Une femme meurt après avoir confondu ail des ours et colchique lors d’une cueillette

Une femme meurt après avoir confondu ail des ours et colchique lors d’une cueillette

 

Une femme de 53 ans est morte il y a deux semaines dans le Bas-Rhin. Lors d’une cueillette, elle a confondu colchique et ail des ours. Elle n’a pas survécu au pesto qu’elle en avait fait. Ce drame rappelle à chacun qu’une plante peut être toxique. Il faut être extrêmement vigilant.

Une femme meurt après avoir confondu ail des ours et colchique lors d'une cueillette

L’ail des ours est une plante sauvage comestible haute de 15 à 40 cm à maturité. / © Michel Houet/Maxppp

 

Attention aux colchiques : les centres anti-poison et l’ANSES alertent

Elle connaissait les plantes. Cela faisait des années qu’elle pratiquait la cueillette de l’ail des ours à proximité de chez elle, entre Rosheim et Mollkirch dans le Bas-Rhin. Elle en faisait des bocaux de pesto et des conserves.

Il y a deux semaines, cette femme de 53 ans a été prise de vomissements et de violents maux de ventre. Elle alerte son médecin qui l’a fait hospitaliser en urgence au NHC de Strasbourg. Elle y meurt trois jours plus tard, empoisonnée par l’une de ses cueillettes. Elle a confondu l’ail des ours avec les colchiques, très toxiques.

Ce drame rappelle qu’une cueillette peut-être mortelle. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (l’ANSES) et les centres anti-poison alertent sur les risques d’une telle pratique. La cueillette et la consommation de plantes sauvages peuvent être fatales.

Au printemps, trois plantes poussent dans les mêmes sous-bois, notamment dans les régions de la façade Est et en Occitanie : le colchique (Colchicum autumnale), l’ail des ours (Allium ursinum), et le poireau sauvage (Allium polyanthum). Le colchique est souvent confondu avec l’ail des ours, un peu moins fréquemment avec le poireau sauvage.

L’ANSES, dans un communiqué, alerte sur les risques d’intoxication grave voire mortelle en cas d’ingestion de colchique. Plus la quantité de feuille ingérée est importante, plus le risque toxique est important. Tout dépend également de la concentration très variable de colchicine présente dans la plante. L’association avec certains médicaments courants (antibiotiques de type macrolides, antivitamine K…) aggrave le tableau clinique.

Les premiers symptômes qui doivent alerter sont des troubles digestifs (vomissements et diarrhées). Ils peuvent être très sévères dans les heures qui suivent l’ingestion.

Ail des ours et colchiques : quelles différences?

L’ail des ours est une plante sauvage comestible, haute de 15 à 40 centimètres à maturité. Son odeur d’ail est caractéristique, notamment lorsque l’on froisse ses feuilles. Ses fleurs en forme d’étoile et son bulbe allongé sont de couleur blanche. Les feuilles, plus ou moins brillantes, ovales et pointues, sont portées par des tiges. On la trouve souvent en grands tapis dans les sous-bois frais, les fonds de vallons ombragés et humides ou le long des ruisseaux. Les feuilles apparaissent en février-mars. La période de la récolte s’achève en avril, au moment où apparaissent les premières fleurs.

 

L'ail des ours : ses fleurs en forme d’étoile et son bulbe allongé sont de couleur blanche. / © Philippe Clément/Maxppp

L’ail des ours : ses fleurs en forme d’étoile et son bulbe allongé sont de couleur blanche. / © Philippe Clément/Maxppp

 

Mieux vaut prévenir que guérir

Le colchique est une plante sauvage toxique. Ses feuilles sont plus rigides que l’ail des ours. Il n’y a aucune tige. Le bulbe est rond et foncé. Au printemps, seules les feuilles sont visibles car les fleurs mauves n’apparaissent qu’à l’automne. Elles sont charnues, à bout arrondi. On dirait qu’elles sortent directement du sol. Toutes les parties de la plante sont toxiques.

  • assurez-vous de bien connaître la plante que vous ramassez
  • frotter la feuille dans votre main pour vous assurer de l’odeur d’ail caractéristique
  • cueillez feuille par feuille, et surtout pas en brassée ce qui permet d’éviter le mélange avec des variétés toxiques
  • photographier votre cueillette (cela facilite l’identification en cas d’intoxication)
  • si vous avez un doute, ne consommez pas
  • si, une fois en bouche, le goût est amer ou désagréable, recrachez sans hésiter
  • en cas de doute et de symptômes digestifs, contacter d’urgence un centre anti-poison

L’ANSES met à disposition un aide-mémoire pour éviter les confusion entre plantes comestibles et toxiques. L’an passé, les centres antipoison ont recensé 31 cas d’exposition au colchique, dont 4 intoxications graves.

France 3

 

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