Reproduction du « service à la Française » au Grand Hôtel de Cabourg, le 28 janvier 2019

Reproduction du « service à la Française » au Grand Hôtel de Cabourg, le 28 janvier 2019

 

Marcel Proust, c’est un célèbre auteur qui a décrit le « service à la Française » dans plusieurs de ses romans, notamment dans « À la recherche du temps perdu ». À l’occasion du centenaire de son prix Goncourt, ce service du début du 20ème siècle sera reproduit au Grand Hôtel de Cabourg (14), à l’endroit même où il situe l’action, le 28 janvier prochain. La journée débutera à 14 heures avec une conférence menée par des historiens de plusieurs universités, suivie d’un dîner (avec la voiture de tranche de l’époque !) et de plusieurs animations.

 

Reproduction du « service à la Française » au Grand Hôtel de Cabourg, le 28 janvier 2019


Menu de gala :

Saynette réalisée par l’Association Cabourg 1900 et démonstration de découpe de volailles à la voiture de tranche

Sodome et Gomorrhe, page 279

Bouchée à la Reine des Guermantes

Du côté de Guermantes, page 130

Morceau de violon interprété par Morel

Filets de Barbue braisée au cidre

Saynette réalisée par l’Association Cabourg 1900

Du côté de chez Swann, page 279

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Bœuf Stroganoff

À l’ombre des jeunes filles en fleur, page 40

Goûter comme chez Gilberte Swann (buffet de pâtisseries) : Bavaroise au café, tartelette aux abricots, gâteau manqué, tarte aux pommes, riz à l’Impératrice, gâteau aux amandes, pudding à la Nesselrode

Préparation d’un ananas aux truffes (démonstration Gil Galasso)

A l’Ombre des jeunes filles en fleur, page 41

Cidre de Normandie

Reproduction du « service à la Française » au Grand Hôtel de Cabourg, le 28 janvier 2019

CENTENAIRE DES SÉJOURS DE MARCEL PROUST AU GRAND HÔTEL DE CABOURG

À TRAVERS LA GASTRONOMIE FRANÇAISE, DANS “A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU”

Le Grand Hôtel de Cabourg vous propose une soirée exceptionnelle autour de l’époque de l’univers Proustien du début du XXème siècle.
Grand service à la française, évolution de l’hôtellerie et des sociétés.

Cette soirée organisée en collaboration avec Gil Galasso (Meilleur ouvrier de France) et le lycée hôtelier d’IFS dans le salon Marcel Proust au Grand Hôtel, mettra à l’honneur une soirée d’époque avec notamment des conférences, une démontration de découpe de dindonneaux et un dîner inspiré de mets cités dans l’oeuvre “A la recherche du temps perdu” de Marcel Proust.

Cette offre comprend :
– Une nuit pour deux personnes en chambre classique avec vue sur la mer.

– Un dîner pour deux personnes (boissons incluses).

– Deux petits-déjeuners servis dans notre restaurant ou en chambre.


Renseignements et réservations :

https://le-grand-hotel-cabourg.secretbox.fr/centenaire-du-prix-goncourt.html

 

Un Oeil en Salle

La vitre du restaurant

Il y a ceux qui sont assis bien confortablement dans le restaurant et qui dégustent les plats raffinés qu’on leur sert. Il y a ceux qui n’ont pas les moyens de se payer ce plaisir-là et qui, de l’extérieur, regardent les premiers. Les riches et les pauvres, séparés par une vitre. Le genre de scène qui existe depuis toujours et risque de se répéter bien longtemps encore.

On la trouve dans un passage fameux de La recherche du temps perdu. C’est à Balbec, la cité balnéaire inventée par Proust (elle ressemble à Honfleur). Le narrateur, en ses années de jeunesse, y passe des vacances d’été. Nous sommes dans le luxueux « Grand-Hôtel de Balbec ». Un couple de clients, formé par une actrice et son amant, y est longuement décrit. Arrive alors cette digression :

Et le soir ils ne dînaient pas à l’hôtel où les sources électriques faisant sourdre à flots la lumière dans la grande salle à manger, celle-ci devenait comme un immense et merveilleux aquarium devant la paroi de verre duquel la population ouvrière de Balbec, les pêcheurs et aussi les familles de petits bourgeois, invisibles dans l’ombre, s’écrasaient au vitrage pour apercevoir, lentement balancée dans des remous d’or, la vie luxueuse de ces gens, aussi extraordinaire pour les pauvres que celle de poissons et de mollusques étranges (une grande question sociale, de savoir si la paroi de verre protégera toujours le festin des bêtes merveilleuses et si les gens obscurs qui regardent avidement dans la nuit ne viendront pas les cueillir dans leur aquarium et les manger).

Marcel Proust, A l’ombre des jeunes filles en fleurs, dans A la recherche du temps perdu, Bibliothèque de la Pléiade, tome I

 

Bien plus tard, dans Le temps retrouvé, la dernière partie de La Recherche –je viens de me replonger dans ces pages superbes (voir mes billets du 30 novembre et du 2 décembre) –, Proust décrit une scène similaire, non sans rappeler, d’ailleurs, celle de Balbec. Nous sommes cette fois dans le Paris de la première guerre mondiale et ce qu’il nous donne à voir, à nouveau en quelques lignes, est tout aussi saisissant, sinon plus encore :

À l’heure du dîner les restaurants étaient pleins et si, passant dans la rue, je voyais un pauvre permissionnaire, échappé pour six jours au risque permanent de la mort, et prêt à repartir pour les tranchées, arrêter un instant ses yeux devant les vitrines illuminées, je souffrais comme à l’hôtel de Balbec quand les pêcheurs nous regardaient dîner, mais je souffrais davantage parce que je savais que la misère du soldat est plus grande que celle du pauvre, les réunissant toutes, et plus touchante encore parce qu’elle est plus résignée, plus noble, et que c’est d’un hochement de tête philosophe, sans haine, que, prêt à repartir pour la guerre, il disait en voyant se bousculer les embusqués retenant leurs tables : « On ne dirait pas que c’est la guerre ici.

Le temps retrouvé, dans A la recherche du temps perdu, Bibliothèque de la Pléiade,

tome III

 

 

 

 

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