Profession : Sommelière

Selon une idée généralement reconnue dans le monde du vin, les femmes sommelières ont l’avantage d’avoir une sensibilité accrue ou encore d’avoir un meilleur bagage olfactif et gustatif, mais la sommelière Élyse Lambert prône quant à elle l’«asexuation» du métier.

Profession : Sommelière

 

Les femmes s’imposent de plus en plus dans le milieu du vin

Profession : Sommelière

Élyse Lambert, élue Meilleur Sommelier du Canada 2015 le 8 mars dernier

Inspirées par des modèles d’exception – comme Élyse Lambert, élue Meilleur Sommelier du Canada 2015 le 8 mars dernier, et Véronique Rivest, qui a remporté la deuxième position au concours Meilleur Sommelier du Monde en 2013 –, les femmes s’imposent de plus en plus dans le domaine de la sommellerie, brisant au passage les mentalités chauvines de ce milieu longtemps dominé par les hommes.
Il y a quelques années seulement, les femmes sommelières étaient accueillies froidement aux tables, tandis qu’aujourd’hui, elles sont perçues comme un vent de fraîcheur dans ce domaine ancré dans les traditions.
«J’ai reçu mon diplôme en 1999 et, à l’époque, à compétence égale, on engageait un homme, parce que ce n’était pas bien vu d’avoir une fille sur le plancher», explique Élyse Lambert, sommelière au réputé restaurant Maison Boulud, à Montréal.

Aujourd’hui, les choses ont bien changé et les chiffres sont là pour le prouver. Pendant les premières années du programme de sommellerie, l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) enregistrait une concentration de femmes oscillant autour de 42 %. Après avoir connu quelques années en dents de scie, le pourcentage de femmes inscrites au programme d’étude du vin en 2013-14 a dépassé celui des hommes, pour atteindre 56 %.
«Le fait qu’il y ait de plus en plus de femmes sommelières dans les médias a un véritable impact. Ça montre qu’il s’agit d’un métier accessible aux femmes et on note aussi une forte augmentation féminine au niveau de la restauration, du service et de l’hôtellerie», explique Roxanne Richard, adjointe au recrutement à l’ITHQ.

De la production au service
La sommellerie n’est toutefois pas la seule branche qui intéresse les femmes dans ce domaine: toutes les étapes de la production du vin profitent désormais de leur affluence.
«Si vous allez visiter les vignobles, il y a de plus en plus de femmes à la production. On les retrouve au niveau œnologique, donc elles vinifient, et on commence même à les retrouver au niveau viticole», précise Paolo Basso, qui a remporté le titre de Meilleur Sommelier du Monde en 2013, rencontré lors de son passage à Montréal en lumière.

« Asexuer » le métier
Selon une idée généralement reconnue dans le monde du vin, les femmes sommelières ont l’avantage d’avoir une sensibilité accrue ou encore d’avoir un meilleur bagage olfactif et gustatif, mais la sommelière Élyse Lambert prône quant à elle l’«asexuation» du métier.
«On a fait des pas de géant dans le métier. Aujourd’hui, on est capable de prouver que les femmes peuvent faire le travail aussi bien, sinon mieux que les hommes pour certaines. Je pense donc qu’il faut arrêter de “sexuer” le métier. Le travail de sommelier, c’est une question de talent, point», conclut-elle.
L’exception québécoise
Alors que les Québécoises excellent sur la scène internationale, la présence féminine dans le domaine de la sommellerie est beaucoup plus discrète à l’échelle mondiale.

«Au Québec, les femmes se démarquent beaucoup parce qu’on vit dans une société égalitaire, mais ce n’est pas aussi facile partout», explique la sommelière et animatrice Jessica Harnois, qui a été présidente de l’Association canadienne des sommeliers professionnels de 2009 à 2013.

Il reste donc beaucoup de travail à faire et la Québécoise Véronique Rivest, qui a remporté la deuxième position au concours Meilleur Sommelier du Monde en 2013, s’en est vite rendu compte.

«Plusieurs femmes d’autres pays m’ont contactée après ma victoire pour me dire à quel point ça les encourageait à persévérer, explique-t-elle, car dans certains pays, c’est beaucoup plus macho que chez nous et ça peut être difficile pour les femmes de percer dans le marché du vin.»

9 SOMMELIÈRES QUÉBÉCOISES INFLUENTES

Profession : Sommelière

Véronique Rivest sommelière

Première femme à monter sur un podium en obtenant la 2e place au Concours du Meilleur Sommelier du Monde, à Tokyo, en 2013.
A remporté le titre de Meilleur Sommelier du Canada en 2006 et en 2012.
A décroché le titre de Meilleur Sommelier des Amériques 2012.
Chroniqueuse vin au journal La Presse et à la radio de Radio-Canada à Ottawa.
Propriétaire du bar à vin Soif, à Gatineau.

Profession : Sommelière

Élyse Lambert

Élue Meilleur Sommelier du Canada 2015, le 8 mars dernier.
A été chef sommelier au restaurant le Local pendant cinq ans.
Lauréate du concours Meilleur Sommelier du Québec 2004.
A remporté le concours Meilleur Sommelier des Amériques à Buenos Aires en mai 2009.
Possède un diplôme en gestion hôtelière de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (1998) et une attestation de spécialisation professionnelle en sommellerie de l’École hôtelière des Laurentides (1999).

 

Profession : Sommelière

Danielle Dupont sommelière

Sommelière depuis maintenant 15 ans au prestigieux restaurant 5 diamants Le Baccara, du Casino du Lac-Leamy, en Outaouais.
Plus de 18 ans d’expérience dans le domaine de la restauration haut de gamme.
Lauréate du prix Meilleur Nez du Québec 2004 au concours du Meilleur Sommelier du Québec, où elle a obtenu la troisième place (en 2004 et en 2011).
Titulaire d’un diplôme de spécialisation en sommellerie Advanced Master Sommelier, obtenu à Chicago en août 2007.

 

Profession : Sommelière

Jessica Harnois sommelière

Sommelière/animatrice qui cumule plus de plus 15 années d’expérience en restauration.
A été présidente de l’Association canadienne des sommeliers professionnels de 2009 à 2013.
A conceptualisé le jeu Dégustation Vegas.
Présidente de l’agence d’animation Vins au Féminin (vinsaufeminin.com).
Coauteure du guide Un sommelier à votre table.

Profession : Sommelière

Syndic Goineau sommelière

Sommelière et copropriétaire des restaurants Chez Victoire et Mimi La Nuit.
Elle signe aussi la carte des vins du restaurant Barbounya.
Diplômée de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ).

 

Profession : Sommelière

Karyne Duplessis-Piché sommelière

Depuis 2007, elle a écrit plus de 500 articles sur le vin et animé des vidéos.
Elle est chroniqueuse pour le magazine et l’émission Ricardo.
Elle a fait partie des choix du magazine Cellier en 2012 pour représenter la nouvelle génération des femmes influentes dans le milieu du vin au Québec.
Auteure du livre Vive le vin! Savoir le goûter, le choisir.

 

Profession : Sommelière

Nadia Fournier sommelière

Chroniqueuse vin à la télévision et pour le magazine L’actualité.
Collabore au Guide du vin depuis 2007.
Elle signe la 33e édition du Guide du vin, en 2014 et en 2015, ce best-seller annuel et l’ouvrage sur le vin le plus apprécié des Québécois.

 

Profession : Sommelière

Vanya Filipovic sommelière

Sommelière aux restaurants Joe Beef et Le Vin Papillon.
Sommelière de deuxième génération (sa mère aussi était sommelière).
Autodidacte.

Profession : Sommelière

Isabel Bordereau sommelière

Sommelière à Maison Boulud.
Diplômée de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et titulaire d’une formation à l’École des vins de Bordeaux.
Lauréate du prix Marc Bourgie 2007.

 

Journal de Montréal

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