Le pourboire taxé à 75% ?

En plus du salaire de base, il existe une part variable à la rémunération qui peut prendre diverses formes comme les primes, les gratifications, les compléments de salaire. Le pourboire est-il considéré comme un salaire? Le pourboire est-il soumis à un régime fiscal particulier ?

Le pourboire taxé à 75% ?

En plus du salaire de base, il existe une part variable à la rémunération qui peut prendre diverses formes comme les primes, les gratifications, les compléments de salaire. Le pourboire est-il considéré comme un salaire? Le pourboire est-il soumis à un régime fiscal particulier ?

Le pourboire taxé à 75% ?

1. Le pourboire est-il un salaire?

Par définition, le pourboire correspond à la gratification laissée par le client en supplément au personnel.

Légalement, ce mode de rémunération correspond à un salaire dès lors qu’il fait partie des usages d’une profession.

La plus connue étant la profession de serveur dans la restauration. Mais le pourboire est d’usage dans bien d’autres cas comme par exemple chez:

  • Les salons de coiffure
  • Les taxis
  • Les livreurs

Ou lorsqu’il est prévu et inscrit dans une convention collective.

 

2. Qui a le droit au pourboire?

Le pourboire taxé à 75% ?

Le pourboire est donc considéré comme un salaire et doit apparaitre sur votre fiche de paie.

Le pourboire peut correspondre à un salaire unique ou bien à un accessoire du salaire.

Quoi qu’il en soit, le pourboire, en tant que mode de rémunération, est alors soumis aux mêmes dispositions légales que le salaire. Autrement dit, s’il collecte collectivement le pourboite, votre employeur a l’obligation de vous le verser.

D’ailleurs c’est l’article L3244-1 du code du travail qui rappelle cette obligation:

“Dans tous les établissements commerciaux où existe la pratique du pourboire, toutes les perceptions faites ” pour le service ” par l’employeur sous forme de pourcentage obligatoirement ajouté aux notes des clients ou autrement, ainsi que toutes sommes remises volontairement par les clients pour le service entre les mains de l’employeur, ou centralisées par lui, sont intégralement versées au personnel en contact avec la clientèle et à qui celle-ci avait coutume de les remettre directement.”

Il faut dès à présent retenir que le pourboire a vocation à être remis exclusivement aux salariés “en contact” avec la clientèle. Votre employeur ne pourra pas alors partager l’ensemble des pourboires entre les mains de tous les salariés.

De plus, ce mode de répartition légalement prévue ne peut pas être modifié unilatéralement par votre employeur ou par un accord d’entreprise.

3. Le pouboire est-il imposable?

 

Le pourboire taxé à 75% ?

Le pourboire est versé en contrepartie d’un service rendu, d’une prestation effectuée.

Alors, il répond au même régime que le salaire et doit apparaitre dans la déclaration de vos impôts sur le revenu une fois que vous avez calculé votre salaire net.

Les pourboires à déclarer aux impôts sont ceux que:

  • Vous percevez directement, de main à la main, par le client
  • Vous percevez suite au partage des pourboires effectué par votre employeur avec les autres personnes ayant un contact avec la clientèle

MAIS dans la pratique l’employeur ne récolte pas les pourboires engrangés par ses employés si bien que le plus souvent les pourboires ne sont pas imposés et terminent dans votre poche, net!!

Le Coin du salarié

Qui sont les clients les plus généreux?

Le saviez-vous, en moyenne,en France, le client reverse 5% de l’addition sous forme de pourboire alors qu’aux Etats-Unis, il est d’usage de laisser 10 à 15% de l’addition sous forme de pourboire. Il est parfois même obligatoire.

 

Le pourboire taxé à 75% ?

“Le pourboire, ça se perd”… ou pas© DR

« 10 € de plus dans la tirelire ! » Au César et Rosalie, un restaurant sur le port des Sables-d’Olonne, les serveurs sont contents ce midi. La table de 12 personnes qui vient de terminer son déjeuner leur laisse quelques euros de plus, et des compliments : « Merci beaucoup, c’est une belle découverte. On reviendra. » Pour Loïg, « saisonnier et passionné », les pourboires sont « un signe de remerciement pour le conseil du vin, la qualité du service et de la cuisine ».

Et ils ne sont ni inhabituels ni démodés. Dans une rotonde du remblai, les serveuses expliquent : « Les jours sans pourboires sont rares. Le pourboire n’est pas systématique, mais il est régulier. » En moyenne, les employés du César et Rosalie gagnent entre 30 et 50 € de pourboire toutes les deux semaines, en fonction de l’affluence. « Ça permet de payer les cigarettes, un verre par-ci par-là, un plein de voiture », explique Nicolas, serveur saisonnier.

 

La palme aux étrangers

À L’Atelier, une crêperie du port des Sables-d’Olonne, les pourboires aussi sont fréquents. Versés dans la tirelire, ils sont ensuite répartis toutes les semaines entre les employés, en fonction du nombre d’heures travaillées. Sarah, 20 ans, saisonnière à temps plein a reçu 40 € la semaine dernière. « En moyenne, les gens laissent 2 €. Tout le monde ne donne pas, mais 2 € sur une addition à 20 €, c’est déjà pas mal. Ce sont souvent les plus âgés qui donnent des pourboires, peut-être par tradition, ou parce qu’ils ont davantage de moyens que les jeunes. »

Le pourboire taxé à 75% ?

Jérôme (à droite), Loïg (au milieu) et Nicolas (à gauche) sont serveurs au César et Rosalie, aux Sables-d’Olonne. Ils empochent entre 30 et 50 € de pourboires tous les quinze jours.

Jérôme (à droite), Loïg (au milieu) et Nicolas (à gauche) sont serveurs au César et Rosalie, aux Sables-d’Olonne. Ils empochent entre 30 et 50 € de pourboires tous les quinze jours. | DR

Dans les restaurants des Sables-d’Olonne, les serveurs sont d’accord : les étrangers remportent la palme des pourboires généreux. « Les Anglais lâchent pas mal de « tips ». En gros, entre 10 et 20 €. Ils y sont habitués, puisque chez eux le service n’est pas compris dans la note », explique Jérôme, serveur depuis un an et demi au César et Rosalie. Aux Régates sur le remblai, même constat : « Les gens laissent environ 5 % de la note en pourboire, 10 % quand ce sont des étrangers. »Et le patron l’assure : « Les pourboires, malgré la crise, n’ont pas diminué. »

 

Moins de pourboire en ville

A La Roche-sur-Yon, le son de cloche est différent. Et les pourboires pas aussi trébuchants. Si l’on en croit Yohann, serveur du Grand Café : « on assiste plutôt à une régression. Et elle touche aussi les étrangers. Les conséquences du Brexit y sont pour beaucoup. » Un des serveurs du Clémenceau, renchérit : « avec le paiement par carte bancaire et l’apparition du sans contact, on n’aura bientôt plus de pourboire du tout. » « Aujourd’hui, seuls 30% des clients payent encore en espèces », souligne un des responsables de la brasserie yonnaise, constatant que son autre affaire sur la côte rapporte « bien plus de tips ».

 

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Yohann, le serveur du Grand Café à La Roche-sur-Yon, veille sur le pot à Tips

Elena, qui travaille sous les verrières du 18 B sur la place Napoléon, est plus optimiste : « C’est vrai que du temps de nos parents les pourboires étaient plus importants. Mais aujourd’hui nos serveurs gagnent tout de même entre 100 et 150 € par mois chacun, en période estivale. » Le bar-restaurant de la place Napoléon fait travailler une trentaine de personnes, qui « découpent le bar en secteurs pour répartir les tips ».

Le pourboire est donc une tradition toujours d’actualité. Tous s’accordent d’ailleurs pour dire qu’il dépend essentiellement de la qualité et de la sympathie du serveur ou de la serveuse. Yohann aime « prendre soin de la table, avoir un petit mot pour les enfants », tandis qu’Elena s’amuse en constatant que paradoxalement, « c’est quand je suis dans le jus qu’on me donne le plus, comme si les gens compatissaient en me voyant courir partout ! »

Ouest France

Le coin du Salarié

 

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