L’annulation de l’édition 2020 du Salon du Tourisme qui devait se tenir du 12 au 15 mars, aura un impact significatif sur l’activité hôtelière parisienne. En 2019, plus 101 000 visiteurs s’y étaient pressés, à la rencontre de 335 exposants.

 

Les premières données précises, chiffrées par les opérateurs eux-mêmes, commencent à tomber. Elles convergent pour indiquer un renversement de tendance depuis la dernière semaine de février. Après un mois de janvier bien orienté pour l’hôtellerie et la restauration, le marché a montré les premiers signes de faiblesse vers la mi février. Signes qui se sont accentués entre le 27 février et le 5 mars et qui se multiplient depuis.

Ainsi, le réseau Les Traiteurs de France, qui regroupe 37 entreprises comptant par les leaders nationaux et régionaux du secteur du Traiteur Événementiel, fait état d’une perte de vente de plus de 3,5 millions d’euros en moins d’une semaine, alors que ces entreprises, en 2019, avaient cumulé 204 millions de chiffre d’affaires. Si les annulations de salons, séminaires, réunions qui les ont pénalisées devaient se poursuivre dans les semaines et mois à venir, ce réseau, ainsi que le secteur Traiteur dans son ensemble pourraient perdre des dizaines de millions d’euros chiffre d’affaires.

‘’Ces annulations concernent des prestations que nous avions anticipées et organisées, souligne Alain Marcotullio, président de l’association Les Traiteurs de France. Le personnel était en place en cuisine pour produire, les achats ont été effectués pour la plupart et le niveau de chiffre d’affaires prévisionnel nous permettait d’assurer toutes nos charges’’ .

Du côté de Logis-Citotel, premier réseau volontaire français avec 2200 hôtels et restaurants-hôtels (16 % du parc français), la bascule est également très nette. « Sur les 6 premières semaines de l’année 2020, la croissance des réservations directes de Logis Hôtels était de +37% et celles des OTA de +11%, déclare Karim Soleilhavoup, directeur général du groupe. Au cours des 2 dernières semaines, nous avons constaté un arrêt brutal des réservations, tant à l’hôtel qu’au restaurant. Cette semaine (NDR : 28 février au 5 mars), nos réservations directes sont passées dans le rouge à -6% et celle des OTA, plus exposées à la clientèle internationale, plongent à -9% »

Nous reviendrons très régulièrement sur l’évolution de la conjoncture. Nous consacrerons également un dossier sur les demandes faites au gouvernement par les entreprises et leurs organisations professionnelles. Celles-ci demandent la mise en place rapide de mesures adaptées aux besoins et à la situation de la branche. Non seulement des reports d’échéances fiscales et sociales, mais aussi des exonérations et des aides financières.

La réaction de Fabrice Galland, président de la Fédération internationale des Logis

« Les premières mesures annoncées par le gouvernement  (NDLR : report des échéances sociales et/ou fiscales, étalement de créances, obtention ou maintien d’un crédit bancaire, le financement des salariés par le mécanisme de chômage partiel) décale simplement à plus tard les échéances financières. Dans l’hôtellerie et la restauration, une nuitée ou un couvert perdu ne sera jamais rattrapé ; nous ne stockons pas pour vendre quand l’épidémie sera passée. Au moment de la reprise, les établissements ne seront pas davantage en situation de payer les échéances financières décalées.
Un hôtel est ouvert 24h sur 24 ; il est donc difficile de mettre ses salariés au chômage partiel. La profession a besoin maintenant d’économies importantes de charges : il faut mettre en place des exonérations pures et simples de charges sociales, d’impôts voire de TVA. Nous avons besoin de mesures fortes et de consignes claires de la part des banques et à Bpifrance. »

L’activité hôtelière était bien orientée en janvier 2020

Source : Umih Olakala

En février, les premiers signes d’un retournement du marché parisien

Source :  MKG- échantillon de 303 hôtels à Paris

Selon MKG, Les baisses de fréquentation enregistrées du 10 au 20 février s’expliquent essentiellement par le décalage des vacances scolaires de la zone C (en 2019, elles avaient débuté le 23 février 2019).
En revanche, l’impact du Covid-19 s’est faite ressentir à l’occasion du salon annuel textile Première Vision ( 12 au 14 février, parc des Expos de Villepinte). Avec une accentuation de la baisse de fréquentation pendant cette période (-11,3 points le jeudi et -12,3 pts le vendredi), en raison de l’absence cette année de  la clientèle asiatique, et notamment chinoise.

Selon le cabinet, la fréquentation sur février devrait rester en légère progression par rapport à février 2019. Cela ne sera sans doute plus le cas en mars, surtout au-delà du 8, date de fin des vacances scolaires de la zone B. Des hôteliers ont fait état d’un recul des réservations par rapport à mars 2019 en raison du Covid-19.

 

1 commentaire

  1. Bonjour,
    Responsable d’un hôtel restaurant dans le Pays Basque et accueillant beaucoup de groupes en « package » clef en mains, nous avons eu pour le moment 2 annulations : un groupe de Catalans ainsi qu’un séminaire. Nous recevons, de la part des tours opérateurs des mails nous stipulant que les séjours risquent d’être annuler. Je voudrais savoir, étant donné que nous faisons partie de ATOUT FRANCE, que cet organisme nous demande chaque année : une garantie financière ainsi qu’une assurance afin de pouvoir accueillir nos groupes; quelles sont à présent les recouvrements auxquels nous pouvons avoir droit. Nous sommes toujours très bons pour payer nos assurances, les droits d’apparaître sur les organismes, maintenant quelles sont NOS DROITS face à cette psychose qui va littéralement pousser notre économie à l’effondrement!!!!! Comme beaucoup, nous sommes très inquiets de la situation que finalement personne ne maîtrise. En attendant de vous lire. Cordialement

     

Source HR Infos