Sur le modèle de Netflix, certains restaurants proposent désormais des abonnements mensuels pour y manger tous les jours.
C’est le cas de la chaîne de pizzerias Del Arte qui avoue prendre “un pari” en lançant une offre à 34,99 € par mois. Objectif : devenir la cantine des étudiants et des salariés.
Jusqu’ici le secteur de la restauration résistait encore et toujours à l’envahisseur. Ce temps est désormais révolu. En mars dernier, France Live évoquait déjà l’exemple du restaurant lyonnais le “UNI” qui proposait un abonnement à 5,90 € par mois pour bénéficier d’une réduction de 40 % sur l’ensemble des plats et des boissons proposés.
Avec l’abonnement, Del Arte prend “un pari”
Cette fois, c’est une enseigne nationale et connue de tous qui se lance dans l’abonnement. Très impactée par les effets collatéraux du Covid-19 – et notamment la montée en puissance du télétravail – l’enseigne Del Arte peine à retrouver ses taux de fréquentation d’avant crise.
Il lui a a donc fallu réfléchir à un nouveau concept pour séduire une nouvelle clientèle. Ce sont essentiellement les étudiants et le salariés que Del Arte souhaite capter sur la pause déjeuner avec son abonnement très bon marché. “Dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, cette offre devrait les séduire”, veut croire Philippe Jean, directeur général de Del Arte, contacté par Le Figaro. Ce type d’abonnement n’ayant encore jamais été testé à grande échelle en France, le patron reconnait se lancer dans l’inconnu, sans garantie de rentabilité.
“Je ne sais pas si ça va fonctionner, mais il me paraît important d’agiter notre secteur en difficulté avec des propositions disruptives”, explique le patron de Del Arte
L’abonnement en phase de test dans 13 pizzerias Del Arte
Pour l’heure, cette formule d’abonnement est en phase de test. Seulement 13 restaurants sur les 210 que compte l’enseigne, la proposent à leurs clients. Parmi eux, ceux de Lyon, Rennes, Metz ou encore Toulouse. Une quinzaine d’autres franchisés se seraient déjà portés volontaires.
Pour le client la marche à suivre est simple : l’abonnement se souscrit uniquement en ligne. Ensuite, un simple QR Code permet de manger dans l’établissement concerné sans passer par la case “addition”. A noter que cette offre est soumise à quelques conditions à ne pas négliger.
Abonnement “à consommer sur place”
Déjà, le prix. L’abonnement coûte 29,99 € le premier mois, et 34,99 € ensuite, tout en sachant que la souscription impose un engagement d’une durée de six mois. Ce n’est qu’à l’issue du premier semestre que la résiliation devient possible.
Cet abonnement ne s’adresse qu’aux clients qui déjeunent sur place, il n’inclut donc pas les plats à emporter. La raison est simple : la carte proposée dans le cadre de cet abonnement est volontairement restreinte – elle se résume à une sélection de cinq pizzas et deux plats de pâtes au choix -, le restaurant mise sur les à-côtés (boisson, café, dessert..) pour rentabiliser l’opération.
Le forfait est limité à un seul repas par jour et il est exclusivement personnel. Impossible donc de le “prêter” à un collège pour le dépanner un midi…
Un modèle économique viable ?
Aux Etats-Unis, ce système se démocratise. La chaîne de restauration rapide Taco Bell propose à ses clients un taco par jour contre dix dollars par mois. En France, en plus du restaurant lyonnais, l’enseigne “Prêt-à-manger” a lancé une offre d’abonnement il y a quelques semaines. Contre 25 € par mois (12,50 € le premier mois), les “abonnés” ont droit à cinq boissons par jour.
Dans ces deux cas, l’idée est la même : fidéliser le client avec un prix d’appelle hyper concurrentiel. Selon Bernard Boutboul, spécialiste de la restauration chez Gira Conseils interrogé par BFMTV, le modèle économique dépend de l’enseigne : “C’est un concept qui est plus adapté à la restauration à emporter qu’au service à table. L’abonnement Pret-à-Manger me semble plus malin. Vous n’allez certainement pas vous envoyer cinq boissons par jour alors que vous allez avoir plus tendance à aller manger tous les jours au Del Arte à côté du travail.”
