L’avenir incertain des temples de l’événementiel

L’avenir incertain des temples de l’événementiel

Plus aucun grand événement économique et culturel dans Paris, capable de donner vie à plus de 800 lieux atypique. Résultat, là aussi, les lieux d’exposition et de rassemblement appellent à l’aide.

 

L’avenir incertain des temples de l’événementiel

Michael Timsit, à la tête des galeries Joseph, tout comme Jean-Charles Eleb, créateur du collectif d’entreprise de Paris Centre événementiels et Julien Batifoulier pour Paris Showroom tirent la sonnette d’alarme des difficultés financières.

La crise industrielle du centre de Paris, qui a touché les grossistes, les manufactures de textile et les ateliers qui faisaient l’animation du cœur de Paris est bien loin. Maintenant, avec la Covid-19, c’est celle des nouveaux lieux phares de l’activité économique de la capitale, ces temples de l’événementiel, qui trinquent à leur tour.

850 lieux à Paris

« Le confinement des Parisiens a duré 50 jours. Pour nous, cela risque de se poursuivre sur 9 mois. Pour faire vivre nos activités, nous avons besoin du retour des étrangers qui courent les grands événements de la capitale comme la Fashion-week dont l’édition de juin a été reportée, le Paris-design-week de septembre, la Fiac d’octobre ou Paris photo… Or, on peut craindre que tous les clients potentiels étrangers ne reviendront pas avant janvier », estime Jean-Charles Eleb, fondateur des showrooms de Paris, sept lieux magnifiques avec leurs pierres blanches, leurs verrières, leurs vastes espaces sous structures Eiffel.

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Il est aussi l’un des fondateurs depuis quelques jours d’un collectif de Paris-centre événementiel qui ne regroupe pas moins de 850 lieux parisiens que la plate-forme www.showroominparis.com/fr recense, et dévoile comme autant de superbes vitrines des arrières cours de Paris. « Cela représente un total de 70 000 m2 entre République et les Champs-Elysées », souligne Julien Batifoulier pour Paris Show Room. Autant de lieux qui, il y a une quinzaine d’années, étaient des galeries d’art et qui depuis cinq ans, se développent avec les besoins des marques à trouver des lieux nouveaux, élégants, et qui accueillent les à côté des défilés et des rendez-vous culturels, mais aussi la nouvelle économie. « C’est ici, chez nous, que s’ouvrent les pop-up stores qui permettent aux influenceurs de lancer des maques nées sur Internet », souligne notamment Julien Batifoulier.

De lourds investissements

Mais tous ces lieux ont nécessité de gros investissements. « Notre travail est de trouver ces ateliers cachés et oubliés et de les rénover. Cela représente de gros investissements », indique Michael Timsit dont les galeries Joseph, de 300 à 1 200 m2, totalisent à elles seules pas moins de 5 000 m2. Et alors que les charges continuent à tomber et que les rentrées sont en berne, c’est l’inquiétude et les craintes pour la survie de ces adresses qui motivent la réaction de ces chefs d’entreprise pas comme les autres.

De superbes espaces qui ont nécessité de lourds investissements attendent le retour des événements parisiens. DR
De superbes espaces qui ont nécessité de lourds investissements attendent le retour des événements parisiens. DR  

Les prêts garantis de l’Etat sont les bienvenues. Les reports des loyers peuvent apporter une aide passagère. Paris promet un fonds de 200 millions de soutiens aux TPE et PME. Mais il en faudra plus pour soutenir dans la durée ces lieux marqués par l’histoire de Paris. Une lettre a été adressée au ministère de l’Economie, à la région et à la mairie. Les services d’Anne Hidalgo ont déjà répondu avec un rendez-vous ce mardi.

En attendant, tous ces lieux fédérés tentent d’inventer l’avenir. « Pour faire face aux mesures sanitaires, nous pouvons proposer aux organisateurs de salons une offre alternative. Ils peuvent venir dans nos lieux plutôt que de s’enfermer dans les grands halls de la périphérie de Paris. Nos espaces sont autant de lieux de rencontres chaleureux. Les rues du Marais deviennent des allées. Les places sont des aires de repos et les restaurants et les cafés, quand ils rouvriront, sont de kiosques parfaits », décrit Michael Timsit.

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Une manière aussi de démontrer l’écosystème que représente cette activité de l’événementiel : avec les retombées sur les traiteurs, les décorateurs, les taxis et VTC, les livreurs, les fleuristes, les commerces voisins… « C’est un effet d’entraînement important qui mérite d’être soutenu », souligne Jean-Clarles Eleb.

 

 

Source Le Parisien

 

 

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