Fin de partie le 30 novembre pour Philippe Salle, le PDG d’Elior

Une gouvernance dissociée est mise en place. La greffe n’a pas pris avec le fondateur du groupe.

Fin de partie le 30 novembre pour Philippe Salle, le PDG d’Elior

 

Une gouvernance dissociée est mise en place. La greffe n’a pas pris avec le fondateur du groupe.

Fin de partie le 30 novembre pour Philippe Salle, le PDG d’Elior

 

En interne, cela a fait l’effet d’une bombe : Philippe Salle, le PDG d’ Elior, l’un des fleurons français de la restauration collective et de la restauration sous concession, quittera ses fonctions le 30 novembre prochain. A partir de ce moment, les fonctions de ­président du conseil d’administration et de directeur général seront dissociées.

Gilles Cojan, proche de l’actionnaire majoritaire (25,1 %) et fondateur du groupe, Robert Zolade, est nommé vice-président du conseil d’administration. Cet homme du sérail, choisi pour sa connaissance approfondie du groupe dans lequel il a joué un rôle primordial quant à son inter­nationalisation, prendra la présidence du conseil au départ de Philippe Salle.

Pedro Fontana, directeur général actuel d’Aréas (l’activité de concessions), devient quant à lui directeur général délégué et il assurera la direction générale par intérim le 30 novembre, le temps qu’un recrutement soit opéré à l’extérieur de l’entreprise. Enfin Gilles Auffret est nommé administrateur référent, avec mission d’assister le président du conseil d’administration et d’assurer la liaison avec les autres administrateurs indépendants pour coordonner leurs travaux et requérir leurs avis. Autant dire que même si Philippe Salle reste officiellement PDG jusqu’à son départ, il n’est déjà plus maître du jeu.

Rémunération retoquée

C’est lors de la séance du 26 juillet que le conseil a acté la modification de la gouvernance d’Elior. « Il est apparu au conseil que le temps important que le président devait ­consacrer à la gouvernance des comités et du conseil, résultant notamment de la multiplicité des sujets consécutifs à l’ambitieux plan de développement d’Elior Group à traiter, n’était pas compatible avec l’exercice simultané de la fonction de directeur général », souligne le communiqué, estimant que « cette décision permettra ainsi à ces instances de fonctionner plus efficacement ».

Pas acceptable pour l’homme de pouvoir qu’est Philippe Salle, à qui le conseil a proposé de demeurer administrateur-directeur général. Bien que comprenant la logique et la pertinence de cette décision, a-t-il expliqué, il a indiqué qu’il ne souhaitait pas s’inscrire dans un tel schéma.

La confiance s’est donc assez rapidement détériorée entre Robert Zolade et Philippe Salle, recruté en janvier 2015. Ce dernier, réputé pour son management à la hussarde, a voulu mener des réformes tambour battant et a misé sur l’innovation, le numérique et une communication énergique, contraignant cette entreprise traditionnelle à sortir de sa zone de confort. En contrepartie de ces méthodes chocs, Philippe Salle a eu des exigences de rémunération variable très gourmandes que visiblement Robert Zolade n’a pas digérées, s’y opposant en mars dernier. En outre, même cotée en Bourse, Elior reste l’enfant chéri de son fondateur qui a vraisemblablement un peu de mal à ne pas interférer. Ce qui est difficilement compatible avec le caractère bien trempé d’un fonceur comme Philippe Salle. Un tempérament plutôt apprécié par la Bourse : depuis son arrivée, l’action d’Elior est passée de 14 à 25 euros. De fait le cours de l’action était secoué ce jeudi matin dès l’ouverture de la bourse.

 

Les Echos

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