Deux morts à Courchevel : “Les gens sautaient du 3e étage, c’était horrible !”

Deux morts à Courchevel : “Les gens sautaient du 3e étage, c’était horrible !”

Un incendie s’est déclaré ce matin vers 4h30 à Courchevel dans un bâtiment accueillant notamment des travailleurs saisonniers. Le bilan à la mi-journée est toujours de deux morts, 4 personnes blessées grave, dont deux qui se sont défenestrées, et 21 blessés légers.

 

Au soir du drame de Courchevel ce 20 janvier, de nombreuses questions se posent sur l’état du bâtiment. C’était un ancien hôtel destiné à être réhabilité au printemps. Le maire de la commune a assuré qu’il était a priori “en bon état”. Ce n’est pas l’avis de rescapés qui y vivaient

Cet immeuble situé au coeur de Courchevel n’accueillait que des saisonniers qui travaillent dans la station. Cet ancien hôtel n’était apparemment plus aux normes pour héberger des clients, mais pouvait tout de même servir de logement pour le personnel.
Les conditions de sécurité étaient-elles remplies au moment de l’incendie ? Les premiers témoignages des résidents laissent entrevoir de graves déficiences, comme l’explique ce jeune homme, un des premiers à avoir appelé les secours.

Une soixantaine de saisonniers étaient hébergés dans ce bâtiment, qui appartient au groupe Tournier, un homme d’affaire local, propriétaire de plusieurs hôtels de luxe, et de restaurants dans la station et à Saint-Tropez. Une rénovation était prévue, pour le mois d’avril.

Quant à savoir si le bâtiment était aux normes au moment des faits, la réponse du maire dans l’après-midi était très confuse alors qu’il avait affirmé qu’a priori “personne n’avait connaissance qu’il était en mauvais état” Alain Mugnier a expliqué “que ses services étaient en train de vérifier les choses”.

Les locataires quant à eux, parlent “d’un immeuble en très mauvais état, indigne de loger du personnel, et sans alarme incendie”. L’enquête devra donc déterminer l’origine de l’incendie, mais aussi la conformité du bâtiment.

 

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CE QUE L’ON SAIT À LA MI-JOURNÉE

Le bilan à la mi-journée et toujours de deux morts, 4 personnes blessées grave, dont deux qui se sont défenestrées, et 21 blessés légers. Il s’agit en grande partie de saisonniers de diverses nationalités. Un numéro vert (0800 008 902) a été mis en place pour donner des informations aux familles des personnes impliquées.

130 pompiers du département et 5 médecins ont été mobilisés pour lutter contre les flammes dans ce bâtiment privé sur la place du rocher, dans le village de Courchevel 1850.

Les pompiers sont toujours sur place pour lutter contre des petits foyers, déblayer et consolider la structure du bâtiment. Une enquête a été confiée à la gendarmerie pour déterminer l’origine du feu.

Le sous-préfet Frédéric Loiseau à indiqué ce dimanche, en fin de matinée, à la presse qu’il était pour l’heure impossible d’indiquer si le feu s’est déclaré au deuxième ou au troisième étage.

 

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Un bâtiment aux normes ?

Cet immeuble qui hébergeait de nombreux saisonniers de toutes nationalités était-il insalubre ? C’est ce qu’a laissé entendre Adrien, logeant dans l’immeuble en face de celui où s’est déclaré l’incendie, à LCI. “Il faut savoir que c’est un bâtiment qui n’est pas du tout aux normes (…). C’est une honte de loger des saisonniers là-dedans. Il n’y avait pas d’alarme incendie.”

Un constat partagé par un jeune homme qui se trouvait à l’intérieur du bâtiment quand le feu s’est déclaré, et qui a témoigné auprès du Dauphiné Libéré. “Heureusement qu’on a été réveillés parce qu’il n’y a pas d’alarme incendie, les extincteurs ne marchent pas. Il y a des gens au premier étage qui ont essayé la lance à incendie, les extincteurs, il n’y a rien qui marchait. Il n’y a aucune alarme incendie, aucun détecteur de fumée, nulle part, ni dans les couloirs ni dans les chambres. (…) Personnellement, ce serait mon bâtiment, je le referai avant de laisser les gens mettre leur vie en danger à vivre là-dedans. (…) Pour dire clairement les choses, c’est insalubre”, a-t-il déclaré.

Mais au Parisien, Eric Boix-Vives, un commerçant dont la supérette est située à quelques centaines de mètre de l’immeuble, a assuré que ce dernier n’était pas insalubre. “Les gens y étaient bien logés. Ce n’était pas un bâtiment dangereux. Il y a un escalier de secours. Ce n’était pas un bâtiment à l’abandon.”

Devant la presse, le sous-préfet d’Albertville Frédéric Loiseau a pourtant avoué que le dernier contrôle du bâtiment “devait certainement dater”.

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Photo Le DL / Sylvain MUSCIO

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