Des mal-logés du DAL s'invitent dans le très chic hôtel Meurice à Paris

"On a effectivement été reçu par le ministère la semaine dernière. En revanche, on est assez surpris par l'attitude de la mairie de Paris qui n'a donné aucun signe de vie", a regretté Marie Huiban du DAL.

Des mal-logés du DAL s’invitent dans le très chic hôtel Meurice à Paris

L’information hôtelière c’est cela aussi. Environ 80 personnes, familles mal-logées et militants de l’association Droit au logement (DAL), ont occupé brièvement mardi le très chic hôtel Meurice à Paris pour plaider la cause des personnes expulsées de leur logement, a constaté une journaliste de l’AFP.

Des mal-logés du DAL s'invitent dans le très chic hôtel Meurice à Paris

Sous les lumières tamisées du palace cinq étoiles, les manifestants ont demandé l’application de la loi sur le droit au logement opposable (Dalo) et la réquisition des logements vides, en scandant: “Qu’est-ce qu’on veut? Un logement! Pour qui? Pour tous! Pour quand? Tout de suite!”, alors que quelques clients prenaient leur petit-déjeuner à quelques mètres.

“Pendant l’été, les expulsions continuent, des familles sont mises dehors. Paris, ce n’est pas que des palaces, c’est aussi des personnes expulsées tous les jours”, a rappelé Marie Huiban, militante du DAL.

L’association demande un rendez-vous avec la ministre du Logement Sylvia Pinel et la maire de Paris Anne Hidalgo, afin d’obtenir “des débouchés concrets” pour ces familles, qui campent depuis le 30 juillet place de la République à Paris.

Philippe Nedjar, 59 ans, vient de perdre son emploi de gardien d’immeuble à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). “Pour moi, c’est la double peine. Je perds mon emploi et en plus je suis expulsé de mon logement de fonction, malgré toutes les promesses qui m’ont été faites par le maire”, dit-il à l’AFP. Sa femme et son fils de 15 ans sont hébergés dans un hôtel, obtenu par le 115, mais lui dort tous les soirs place de la République.

Seule avec trois enfants de 15 mois à 10 ans, Iram Shah, qui travaille en tant qu’animatrice pour la Ville de Paris, a elle été expulsée début juillet. “Je squattais un logement vide, je n’avais pas le choix. Maintenant, je me retrouve dans un hôtel dans les Yvelines et je ne sais pas ce qui va se passer pour mes enfants à la rentrée”, raconte-t-elle.

La plupart des manifestants sont candidats au droit au logement opposable depuis des années, à l’image de Coumba Sidibe, 60 ans, “prioritaire Dalo” qui vit avec ses trois enfants et sa petite fille dans 23 m2. “Chaque année, je renouvelle ma demande à la mairie, mais je n’ai jamais eu de proposition”, explique-t-elle.

Une délégation avait déjà été reçue mercredi 5 août au ministère du Logement, qui a renvoyé les négociations vers la Préfecture d’Ile-de-France. “Il y a eu un premier contact. Maintenant, la Préfecture discute avec eux pour étudier au cas par cas les situations individuelles”, a précisé le cabinet du ministère, rappelant que le “logement de toutes les personnes” était “une priorité”.

“On a effectivement été reçu par le ministère la semaine dernière. En revanche, on est assez surpris par l’attitude de la mairie de Paris qui n’a donné aucun signe de vie”, a regretté Marie Huiban du DAL.

Votée en 2007, la loi sur le droit au logement opposable impose à l’État de trouver un logement social à toute personne qui n’est pas en mesure de se loger par ses propres moyens.

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