Un cuisinier parle aux cuisiniers : Charlotte D’Angelis

Ils sont chefs de cuisine, demis-chef de parties ou mêmes commis. Tous jeunes et passionnés par ce beau métier. Tous les jours, ils sont derrière leurs fourneaux à travailler dans l’ombre mais d’ici quelques années, peut-être ils seront sous les feux des projecteurs.

Un cuisinier parle aux cuisiniers : Charlotte D’Angelis

 

Ils sont chefs de cuisine, demis-chef de parties ou mêmes commis. Tous jeunes et passionnés par ce beau métier. Tous les jours, ils sont derrière leurs fourneaux à travailler dans l’ombre mais d’ici quelques années, peut-être ils seront sous les feux des projecteurs.

 

Un cuisinier parle aux cuisiniers : Charlotte D’Angelis

Comme vous.

Ils sont chefs de cuisine, demis-chef de parties ou mêmes commis. Tous jeunes et passionnés par ce beau métier. Tous les jours, ils sont derrière leurs fourneaux à travailler dans l’ombre mais d’ici quelques années, peut-être ils seront sous les feux des projecteurs.

Parce que ces cuisiniers d’aujourd’hui seront peut-être les grands chefs de demain.

 

Je vous présente aujourd’hui Charlotte D’Angelis, 28 ans. Elle travaille à Cucuron dans son propre restaurant, Matcha dont elle est chef avec son compagnon Matthieu.

Voici son histoire…

Depuis combien de temps travailles-tu en cuisine ?

Je travaille en cuisine depuis presque 10 ans.

Quelle est ta formation ?

J’ai d’abord obtenu un bac scientifique.

Puis, ma formation dans la restauration à commencé en Australie, avec l’équivalent d’un CAP pâtisserie. Ensuite, j’ai fait un BTS viticulture-œnologie puis un Bachelor restaurateur en 3 ans à l’école Ferrandi.

 

Quel est ton parcours ?

Après l’obtention de mon bac, je voulais être architecte. J’ai commencé à suivre des cours puis je me suis vite aperçu que cela ne me correspondait pas. J’ai donc décidé de partir pour améliorer mon anglais et m’aider à choisir une voie.

L’Australie :

La-bas, j’ai dû trouver du travail. J’ai donc commencé comme plongeuse dans un restaurant italien, puis commis. L’univers m’a plu et le chef de ce restaurant m’a encouragé à commencer une école de pâtisserie.

J’ai adoré cette période. L’Australie n’a pas une cuisine propre très évolué, c’est un assemblage de toute les cuisines de différentes cultures. Du coup, j’apprenais vraiment la cuisine de tous les pays. C’était vraiment multiculturel. Mais les études coûtent très cher et je me disais que pour une Française, étudier la cuisine en Australie, c’était un peu un comble.

 

Retour en France… pour le vin !

Au bout d’un an, je suis rentré. J’ai commencé à me poser des questions sur le monde de la restauration. Est-ce que je pourrais supporter ces horaires, accepter de ne pas être avec mes amis le soir ou de ne pas avoir de week-end?

Je me suis donc tourné vers la viticulture. J’ai adoré travailler dans les vignes, faire du vin…

Mais, dès ma première année, je savais que ce que je ferais, ce ne serait pas du vin, mais de la cuisine. Je pensais à ça tout le temps. J’ai quand même décidé de finir mon BTS, car je voulais avoir un diplôme. Puis je me suis inscrite sans ne rien dire à personne à l’école Ferrandi 🙂 .

J’ai réussi les tests d’entrées et je me suis dit que c’était un signe.

Il fallait que je me donne les moyens de le faire !  (évidemment, mes parents on fait tout leur possible pour que je puisse faire cette formation).

C’est parti pour la cuisine.

En première année, j’étais en stage au Carré Des Feuillants.

J’avais vraiment l’impression d’être une privilégiée par rapport à mes camarades. Je commençais par un restaurant 2 étoiles, c’étais impressionnant, mais je n’ai jamais eu peur de ne pas y arriver. Ça n’a pas été facile non plus,  car il n’y avait que des hommes en cuisine et je pense qu’ils ont dû en voir passer plus d’une des petites stagiaires !

Donc, j’ai du leur prouver que j’étais capable de réussir. Leur montrer que je n’étais pas une de plus, mais que j’étais vraiment là pour apprendre, comprendre et avancer. Je voulais profiter de ce privilège.

En deuxième année, je suis allé chez Mickael Feval et chez Marc de Passorio.

Pour ma troisième année, j’étais en apprentissage au Coretta avec Beatriz Gonzales. C’est là où j’ai vraiment su ce que je voulais faire. J’ai beaucoup appris la-bas, et vraiment une cuisine qui me plaisait. On m’a fait confiance, on m’a guidé et on m’a donné des responsabilités. Je pense que j’ai vraiment grandi dans ce restaurant et surtout j’ai pris confiance en moi et cru en mes capacités.

Après le Bachelor,  je suis retourné dans le Sud, chez Reine et Nadia Sammut. Une expérience unique. C’était compliqué de travailler dans une entreprise familiale. Mais j’ai pu faire mes preuves en tant que second. J’ai appris de nouvelles techniques, découvert de nouveaux produits et je sais maintenant travailler le « gluten free ».

le beau projet qui commence…

L’année dernière, une opportunité s’est présenté. Un restaurant dans mon village où j’ai grandi se vendait. Nous avons fait les curieux et nous en avons demandé un peu plus au propriétaire. C’était un restaurant qui tournait très bien. Il faisait que des pâtes fraîches et il ne voulait vendre qu’à des jeunes et originaire du village. A moi quoi ! On a un peu réfléchi avec Matthieu, puis on s’est dit que cette occasion ne se représenterait plus. C’était parfait pour nous, un restaurant de 25 couverts avec terrasse, pas hors de prix et surtout dans mon village.

On s’est lancé.

 

Pourquoi la cuisine ?

Je dis très souvent que je n’ai pas choisi la cuisine, mais que c’est la cuisine qui m’a choisi. C’est au fond de nous, c’est ce qui nous anime. Je ne sais pas pourquoi j’en suis arrivé là. Petite comme tout le monde, j’adorais être en cuisine avec ma mère et ma grand-mère, mais jusqu’à mes 21 ans,  je n’avais jamais imaginé en faire mon métier. Puis quand j’ai commencé, ça à été une évidence !

 

Qu’est-ce qui te plaît le plus en cuisine ?

Le fait de partir d’un légume plein de terre et d’en faire un plat que les gens vont se souvenir. Mais j’adore arroser une pièce au beurre ou travailler une pâte à la main.

 

Qu’est-ce qui t’inspire dans ta cuisine ?

Ce sont les produits qui m’inspirent. J’ai d’ailleurs toujours du mal à faire des commandes par téléphone, parce que j’ai besoin de voir de mes propres yeux. De voir ce qu’il y a en ce moment, la grosseur, la couleur… Quand un producteur me dit qu’il y a des asperges pour moi, ce n’est pas du tout la même chose que quand je les vois en vrai. Mon meilleur moment de la journée, c’est d’ailleurs quand je vais chercher les produits ou quand on me les livre le matin.

Si tu n’avais pas choisi la cuisine, quel autre métier aurais tu aimé faire ?

Avec le recul, j’aurai probablement travaillé le cuir ou le tissu. Mais, si je n’avais pas été accepté à Ferrandi, j’aurai continué ma formation dans le vin et j’aurais fini œnologue.

Ou te vois-tu dans 10 ans ?

Dans 10 ans, je ne me vois pas forcement dans mon restaurant. Je me vois mariée, avec des enfants bien sûr. Mais peut-être plus à l’étranger. J’adore voyager et je pense que si j’arrive à faire marcher mon restaurant pendant 10 ans, je pourrais peut-être me permettre de faire le tour du monde. Avec Matthieu, on parle souvent d’un Food-truck à Chicago. Mon premier rêve a déjà été réalisé, j’ai ouvert mon restaurant.

Justement, tu es actuellement en pleine ouverture, dit-nous-en plus…

Effectivement, les travaux sont enfin finis, tous les papiers sont là et voilà 3 semaines que le restaurant est ouvert. Ça fait du bien de retrouver son vrai métier : cuisinier !!!

Nous sommes 3 cuisiniers, en effet Amélie, qui a fait le Bachelor restaurateur avec Matthieu et moi, nous a rejoints. C’est donc le cuisinier qui sert les plats. On passe en salle à tour de rôle, un jour chacun. Ce qui nous permet d’être polyvalent et de pouvoir faire tous les postes. On travaille avec des produits de qualité, nous n’avons pas de possibilité de stockage, donc tout est extra frais.

La carte change souvent en fonction de ce que l’on nous livre. On travaille avec des producteurs locaux au maximum. Cela prend du temps, mais c’est quelque chose à quoi on tient. Le restaurant marche très bien, nous sommes tout le temps complet et les gens sont ravis. C’est vraiment très gratifiant et soulageant, car avant l’ouverture le stress était très présent.

Je ne savais pas si les gens allaient adhérer, aimer, car on s’installe dans un village et on fait des plats un peu « parisiens » on va dire, pour des villageois.

La page Facebook est ici. Penser à aimer la page 🙂

 

Un livre ?  Brooke street bakery ou rêve de pâtissier (désolé je peux pas choisir)

Une table ?  AM par Alexandre Mazzia

Un produit ?    Le beurre

Une citation ?  « Keep calm and carry on »  J’ai tendance à m’énerver vite, ça m’aide à me calmer 😉

Un poste ? Garde manger.

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Vous voulez avoir des nouvelles du parcours de Charlotte , n’hésiter pas à le suivre sur Instagram : C’est ici 

Si vous aussi vous voulez nous raconter votre histoire, n’hésitez pas à me contacter.

A bientôt.

 

 

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