Le CFA de Belfort manque d’Apprentis pour pourvoir les Offres des Restaurants
Le CFA est sollicité par des restaurants, dont des étoilés, qui cherchent des apprentis. En vain.
« L’an dernier, un jeune avait été pris chez Ducasse à Monaco. Quand il a vu les Ferrari, il a fait marche arrière. Les apprentis hésitent à postuler dans de grands restaurants. » Photos Christine DUMAS
Habituellement, quand un jeune souhaite s’engager dans la voie de l’apprentissage, il commence par démarcher les entreprises pour trouver un tuteur. Mais dans le domaine de la restauration, le CFA de Belfort est confronté à la situation inverse. « Nous recevons des demandes de très bonnes tables, dont des restaurants gastronomiques et étoilés, qui se désolent de ne pas trouver d’apprentis », résume Franck Laigre, prof de cuisine. « Nous sommes plus dans une logique de CFA de l’industrie qui peine à trouver des jeunes intéressés », constate Christophe Brun, le directeur du centre de formation.
« C’est la première fois que nous connaissons une telle situation. Je ne m’explique pas cette désaffection », ajoute le directeur, « d’autant que les autres métiers n’ont pas de problème pour recruter. » Certes, la restauration est connue pour être un secteur aux horaires contraignants. Mais les émissions de cuisine cartonnent à la télé. Et les débouchés ne manquent pas.
« Des bases solides dans les grandes maisons »
Le CFA fait le maximum pour aider les jeunes. Une enseignante, Nathalie Lager, fait le lien entre les entreprises et les jeunes. « J’ai actuellement une cinquantaine d’offres en restauration et service en salle. La plupart sur le Territoire de Belfort et le Pays de Montbéliard. Nous incitons les futurs apprentis à prendre directement contact avec le CFA pour pouvoir les consulter. » Franck Laigre regrette que « les jeunes hésitent à postuler dans de grands restaurants ». « L’an dernier, un jeune avait été pris chez Ducasse à Monaco. Il a fait le voyage, mais quand il a vu les Ferrari devant, il est remonté sans entrer. Nous avons des jeunes talentueux, qui ont leur place dans ces établissements, mais qui ont tendance à se sous-estimer. »
L’enseignant conçoit néanmoins que travailler pour un chef de renom demande une exigence et une discipline particulière (lire ci-contre). « Lorsqu’on reçoit les jeunes, on sent tout de suite s’ils sauront accepter l’autorité ou pas. Mais c’est auprès des grands établissements qu’on acquiert des bases solides et qu’on progresse. »
Les contrats d’apprentissage peuvent être signés jusqu’à la mi-décembre. Mais le plus tôt est toujours le mieux pour débuter sa formation. D’autant que, pour une fois, c’est le salarié qui a le choix de son patron et pas le contraire.
Isabelle PETITLAURENT
