Trois employés sont intervenus successivement, aboutissant à la méprise autour du jus de pomme servi à la fillette de 22 mois.
Ce jeudi 1er août 2019, à midi, une fillette de 22 mois a avalé du liquide de lessive, croyant à du jus de pomme, dans l’établissement La Fontaine aux Bretons, à Pornic, dans le Pays de Retz. Face à la réaction de leur bébé, les parents ont goûté le breuvage et se sont intoxiqués à leur tour.
L’intervention de trois employés
Selon la gendarmerie, lors de son service, un employé du restaurant a versé du produit d’entretien dans un récipient pourtant réservé au jus de fruit, et l’a laissé à l’extérieur de la cuisine.
Peu de temps après, un autre salarié, pensant que la boisson avait été oubliée, s’en est saisie et l’a remise à sa place… soit au réfrigérateur. Vient le tour d’un troisième et dernier serveur qui s’est emparé, lui aussi, du prétendu jus de pomme pour le servir à table. Résultat, toute la famille a été transportée au CHU de Nantes. Une enquête a été ouverte.
« Je vais chercher à joindre la famille »
Le gérant de l’établissement, Alexandre Gérard, actuellement en déplacement, a été informé de l’affaire. Sa réaction recueillie hier soir : « Je vais chercher à joindre la famille. La priorité, c’est que tout le monde aille bien. »
Une jeune fille intoxiquée dans un restaurant, réaction du GNI Grand-Ouest
Il y a quelques jours, une fillette a été intoxiquée par un produit d’entretien dans un restaurant de la côte. Si la victime semble désormais hors de danger, elle gardera longtemps tout comme sa famille, les séquelles de cet accident.
Depuis, les médias se font le relais de ce drame, chaînes nationales, presse écrite etc… Les réseaux sociaux quant à eux offrent une large tribune à toutes les ignominies, principalement de ceux qui ne connaissent ni les protagonistes, ni les faits, ni le métier.
Chaque année, près de 1300 personnes décèdent d’une intoxication domestique (source INVS). Parmi les auteurs d’abjectes commentaires, combien peuvent se prévaloir de la certitude que jamais rien ne se produira à leur domicile ? Combien ont la certitude d’être à l’abri d’une erreur humaine aux conséquences dramatiques et irréversibles?
Notre rôle de professionnels est évidemment de tout mettre en place pour que ce genre d’accident ne se produise pas au sein de nos établissements. Mais comment éradiquer toute négligence ? Nul ne peut s’enorgueillir d’avoir la certitude de maîtriser à 100% ce qui se passe dans son établissement. Cette affirmation est d’autant plus vraie dans un secteur en tension comme le nôtre pour lequel le recrutement est très difficile, qui plus est dans les établissements saisonniers.
Nous connaissons bien cet établissement, ainsi que les hommes et femmes qui le composent. Le personnel a récemment suivi des formations dans nos locaux, le restaurant est suivi par un laboratoire indépendant qui réalise des prélèvements et autres contrôles censés garantir l’innocuité de son fonctionnement. Le projet d’entreprise est axé sur une réflexion globale de l’impact de l’Homme sur son l’environnement, la co-construction du projet d’entreprise avec les salariés, la permaculture etc…
Malgré tout cela, ce tragique accident est survenu. Ce qui semble être une erreur humaine, ou un enchaînement d’erreurs, doit en premier lieu nous faire prendre conscience de notions importantes : aussi évidentes et banales que puissent apparaître certaines vérifications, précautions, certains autocontrôles, il ne faut jamais rien admettre comme étant acquis quand il s’agit de sécurité, des clients comme des équipes. Les procédures doivent être sans cesse rappelées, travaillées et les écarts strictement sanctionnés. Ce n’est qu’à ce prix et au prix de beaucoup de temps et d’efforts que le risque s’en verra minimisé vers une asymptote, le risque zéro n’existant pas.
Nous continuerons d’accompagner les professionnels en ce sens.
Nous nous associons, au travers de ces quelques lignes, à l’inquiétude et à la douleur de la jeune victime ainsi que de sa famille.
Nous partageons, dans un même temps, l’épreuve qu’endure l’ensemble de l’équipe du restaurant dont la qualité et les engagements ne doivent pas être entachés par une négligence individuelle.
Catherine QUERARD, Présidente du GNI Grand-Ouest Hôtellerie-Restauration
Contact : Thomas LEROY – t.leroy@gni-hcr.fr – 07 55 59 31 31
Source Léa COUPAU. Ouest-France