Un Trama peut en cacher une autre !

Un bistrot dans un style année 50 ouvert par la petite cousine de Michel Trama et Paul Hayat le directeur de la revue Le Rouge et le Blanc. Du coup du bon dans les assiettes (jambon Bellota, Saumon d’Ecosse, tartare thaïe sélection H. Desnoyer, etc.) et dans les verres (Karim Vionnet, Elodie Balme, etc.). La terrasse ? Elle donne sur la rue du Cherche Midi, avec pas plus d’atouts que ce qu’on y trouve donc. C’est déjà pas mal.

Un Trama peut en cacher une autre !

 

Parfois, c’est à se taper la paume sur le front… Lorsqu’on tombe sur un petit café comme ça, on se pince. Un bistrot dans un style année 50 ouvert par Marion Trama (cousine de Michel Trama) et Paul Hayat le directeur de la revue Le Rouge et le Blanc. 

Un Trama peut en cacher une autre !

Pourtant, le postulat est simple comme un croissant. Un angle de rue, un bistrot, un comptoir, des tabourets, une cuisine et de la bonne humeur. Pourtant, on est dans un VIe arrondissement bien rangé, boutonné de près. Ici donc, le carrelage, les chaises bistrot, les discussions à bâtons rompus, on est un peu dans l’alphabet basique de la restauration. Sauf que bien souvent, il y a de l’entourloupe dans l’air.

On ne joue pas le jeu, on triche, on rabiote, on achète le magret dans les greniers grimaçants de l’agro-alimentaire, on singe, on fait semblant. C’est, du reste, une des grandes pantomimes parisiennes que d’agir de la sorte. La séduction ou son simulacre. On en ferait des livres (Jean Baudrillard), les vacuités du mensonge, la fibre sadique parisienne, son masochisme…

Un Trama peut en cacher une autre !
Bah, par chance, parfois, dans un coin de rue, une autre chanson se déroule. Tant pis pour les autres, tant mieux pour nous. Cela s’appelle Café Trama, c’est assez récent et franchement, c’est la bonne affaire de la semaine.
Au moins, l’ardoise ne tortille ni ne chahute dans le cérébral : pot de rillettes (7 eur), gambas poêlées citronnelle et gingembre (10 eur), crostini de foie frais-chutney pommes-figues (12 eur)… Pour notre part, nous avions partagé un confit d’aubergine et courgette- mozzarella et basilic (10 eur) pour embrayer tout de go avec le burger Desnoyer-Poujauran, petite bombinette de choc, solidement cravachée dans tous les angles et délivrant son coup de boule attendu. Le tartare n’était pas mal non plus dans ses dentales et sa barbarie civilisée ; quelques pommes de terre gratinées et une écume de salade. Il restait encore un peu de faim et d’appétit pour une crème caramel familiale et doucement caramélisée. Impec !
La clientèle est de quartier et de bonne tenue avec ses entre-soi, son comptoir à solitude sereine, bref le café avec son babil, sa messe chantée, son brouhaha urbain. Bien. La jolie patronne dirige son monde, ajuste la toile de l’auvent, entrouvre la porte, apporte le pain et l’addition pendant que les serveurs distribuent la bonne parole. Sincèrement, vu les prestations et la qualité des produits, on s’en sort correctement. 30 eur. Logiquement, à l’heure du déjeuner, on doit se bousculer ici.

Café Trama, 83, rue du Cherche-Midi, VIe. Tél. : 01 45 48 33 71. Tlj sf dim. et lun. de 10 heures à 22 h 30 (déjeuner jusqu’à 14 h 30).

Photos FS

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