Licencié pour un bug informatique qui révèle les salaires du groupe Buffalo Grill

Ce lundi, les deux parties - salarié et employeur - se sont retrouvées devant le conseil de prud'hommes de Toulon pour débattre, par le biais de leurs avocats, sur les positions respectives.

Licencié pour un bug informatique qui révèle les salaires du groupe Buffalo Grill

 

Les faits reprochés à l’ancien directeur du Buffalo grill d’Ollioules ont été évoqués lundi devant le conseil de prud’hommes de Toulon. Les faits reprochés à l’ancien directeur du Buffalo grill … 

 

Licencié pour un bug informatique qui révèle les salaires du groupe Buffalo Grill

Photo Dominique Leriche

En consultant un message professionnel depuis son domicile, le directeur du restaurant d’Ollioules a vu apparaître la grille de rémunération de milliers de salariés du groupe. Il a été licencié pour faute grave.
Il voulait préparer le budget prévisionnel du restaurant Buffalo Grill qu’il gère à Ollioules et, en un simple clic, il a vu défiler sur l’écran, les éléments de rémunération de l’ensemble des 6.790 salariés du groupe aux 527 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Il ne s’agit pas ici de piratage informatique du numéro 1 de la restauration à table, ni du fait d’un directeur/hackeur mais d’un pur hasard… Un dossier atypique audiencé ce lundi devant la juridiction prud’homale de Toulon.

APPARITION D’ONGLETS SUPPLÉMENTAIRES

Sans le vouloir, en passant du logiciel Microsoft, de son PC, à Numbers (le logiciel par défaut d’Apple), ce responsable de la restauration est tombé sur une faille.

C’est en transférant un message électronique professionnel sur le MacBook Apple qu’il possède à son domicile que ce Toulonnais va découvrir, non plus les huit onglets habituels, mais vingt-deux. En résumé, le système Apple lui a permis de découvrir, involontairement, des fichiers cachés.

Cette découverte va conduire la société Buffalo Grill à le congédier purement et simplement. Après plus de dix ans passés au service de l’entreprise où il a gravi tous les échelons jusqu’à devenir cadre, il est licencié pour faute grave.

On lui reproche comme motif de rupture, dans une notification du 8 janvier 2016, d’avoir pris connaissance des éléments de salaires de membres de Buffalo Grill par un déverrouillage de manière volontaire, à la suite d’un transfert de fichiers. Mais pas seulement. Il lui est fait grief aussi d’avoir répandu des informations. De plus, le transfert sur son ordinateur personnel pourrait être assimilé à un travail… dissimulé.

Ce lundi, les deux parties – salarié et employeur – se sont retrouvées devant le conseil de prud’hommes de Toulon pour débattre, par le biais de leurs avocats, sur les positions respectives.

FAILLE DU SYSTÈME

En défense de l’ancien salarié, Me Julien Besset a mis l’accent sur la sécurisation insuffisante en interne du système s’ouvrant de manière automatique lors de son passage sous le logiciel d’Apple, ainsi que du fait que son client a alerté la direction sur cette faille informatique quatre jours avant sa mise à pied.

Il a plaidé le licenciement sans cause réelle et sérieuse, écartant tout manquement à une obligation de discrétion.

De son côté, Me Frédéric Sauvain a maintenu la position de Buffalo Grill et estimé que le cadre a eu accès à des informations confidentielles sans alerter immédiatement sa hiérarchie.

DÉCISION LE 31 MARS 2017

En outre, il a fait état de la divulgation d’informations auprès d’autres salariés du groupe. Il a estimé que dans de telles conditions, la loyauté vis-à-vis de l’employeur a été bafouée et justifiait le licenciement.ge rh expert

En conclusion de ce débat contradictoire, le président du conseil des prud’hommes a interrogé l’avocat de l’entreprise: “Le responsable du service informatique est-il toujours en poste?”. Et l’avocat de répondre: “Je pense”.

Le jugement du conseil des prud’hommes est attendu pour le 31 mars 2017.

 

Nice Matin 

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