Harcèlement moral et sexuel au restaurant

Le vocabulaire aussi, semblait être choisi : « Soulève ta jupe que je me réchauffe les mains » et toujours l’invite, ou plutôt, la menace d’être entraînée dans la salle du haut où dans le casot au fond de la cour.

Harcèlement moral et sexuel au restaurant

 

Les événement récents qui touchent un homme politique, nous amène à mettre en lumière une affaire parmi d’autres, encore trop nombreuses.   

Harcèlement moral et sexuel au restaurant

Le Président du Tribunal, Jean-Luc Dooms, aura ce mot d’esprit, pour une affaire qui porte sur plusieurs harcèlements sexuels : « Pour vous c’est un coup monté… si je puis dire ! »

Madame Prats avait un leitmotiv pour impressionner ses vis-à-vis : « Nous, on a les bras longs, on est intouchables ». Ce sera leur malheur. Il existe en Pays Catalan une vieille culture clanique méditerranéenne qui peut permettre de croire à des notables et surtout à leurs amis et fréquentations, qu’ils sont au-dessus des lois, protégés qu’ils sont par des nantis. Argelès-sur-Mer est un des derniers bastions où cette culture est encore fermement ancrée…
Robert Prats a été huit ans gardien de prison puis garde du corps, peut-être que son autoritarisme en matière d’hôtellerie est hérité de cette époque. Quant au harcèlement sexuel, pour lequel il est aussi poursuivi, peut-être est-ce un reste de cette culture de l’enfermement. Le sexe en prison n’est pas connu pour être un exemple de galanterie amoureuse. Galanterie ! Il semblerait que le terme était totalement inconnu au restaurant d’Argelès-sur-Mer « La Campagne ». Cinq employées ont dénoncé des pratiques qualifiées aujourd’hui par le parquet de harcèlement moral et atteintes sexuelles. Tour à tour, les trois dames parties civiles vont se succéder à la barre du tribunal et vont expliquer leur calvaire, insultes, grossièretés, allusions triviales et de temps en temps, une main baladeuse. Le samedi soir, il n’y avait jamais Madame, alors Robert Prats tâtait un peu plus de la bouteille et n’en devenait que plus entreprenant. Les pinçons faisaient place aux mains aux fesses.

Loin d’être un gentleman
Le vocabulaire aussi, semblait être choisi : « Soulève ta jupe que je me réchauffe les mains » et toujours l’invite, ou plutôt, la menace d’être entraînée dans la salle du haut où dans le casot au fond de la cour. Chaque fois qu’une des employées se rendait aux toilettes, elle est pratiquement sûre en ressortant de trouver son patron au pas de la porte. Et toujours cette sensation d’être épiée. Tout ceci pourrait laisser croire que Robert Prats se veuille charmeur et charmant pour arriver à ses fins. Il n’en était rien, les insultes fusent, « les grossièretés, vexations, brimades et mépris affiché » sont toujours de mise : « Bonne à rien, andouille, trou du cul, change de métier ». Une employée a été très heureuse de trouver cet emploi, passée la cinquantaine. Son patron l’appelle alors, la vieille, la grosse, ce qui ne l’empêche pas d’essayer de lui toucher les fesses. Un jour, elle monte sur un escabeau, elle est en jupe, en redescendant son patron est juste derrière elle, elle a si peur qu’elle tombe et se fracasse le pouce.

Harcèlement moral et sexuel au restaurant
Même méthode à “La Campagne” après “Le Montparnasse
Au restaurant « La Campagne », c’est un défilé constant d’employées. L’ambiance est tellement exécrable que les jeunes ne restent pas et préfèrent chercher ailleurs. Toutes les employées féminines se sont rendues au travail, la boule au ventre, et ont été, à un moment ou un autre, obligées de suivre une thérapie à base d’antidépresseurs. Mais que répond Robert Prats pour sa défense ? Lui le braillard, l’ex-gardien de prison, murmure d’une voix presque inaudible : « Ce sont des menteuses … c’est un complot pour acheter mon restaurant à bas prix ». Fort heureusement pour lui, son avocate, face à quatre confrères en partie civile et au Procureur Bret, va minutieusement, pendant plus d’une demi-heure, défendre son client bec et ongles, en semant le doute sur les motivations de chaque accusatrice. Malheureusement, pour elle et pour lui, comme l’a signalé une avocate de la partie civile, il n’y a pas qu’une employée qui dénonce ce type d’attitudes inéquivoques, mais cinq et nombre d’employés attestent sur l’honneur en avoir été témoin. Mais le plus grave, contre la théorie du complot de M. Prat, c’est qu’il y a été au centre de deux précédentes dénonciations pour ce même genre de faits.

Trois dénonciations pour des faits de même nature
Pour la première Robert Prats a été relaxé, pour la seconde, cela s’est clos par une négociation extra judiciaire, aujourd’hui, c’est la troisième qui arrive finalement devant un tribunal. Elle a été renvoyée un nombre incalculable de fois. Ce sont peut-être ces renvois successifs et une relaxe qui ont renforcé Mme Prats à croire son propre adage « Nous, on est intouchables ». Le restaurant a été vendu au mois de novembre, il avait connu une baisse de 1,5% de chiffre d’affaires sur l’année, compte tenu de la crise, trois fois rien. Ils en auront besoin.
Les avocats des quatre parties civiles lui réclament 36 800 euros pour préjudice moral et plus de 5000 euros pour frais de défense. Le procureur Bret, dix-mois de prison dont une partie en sursis, laissée à l’appréciation du tribunal et 10 000 euros d’amende. Ce ne sont que prémices, l’affaire doit être présentée prochainement devant les Prud’hommes. Cela fait cher le pinçon ! Délibéré rendu le 14 janvier 2014 à 14h.

 

Le Petit Journal

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