La pêche électrique inquiète. Mardi, un vote sur cette méthode de pêche dans l’UE est prévu au Parlement européen à Strasbourg. La réglementation, qui doit être amendée, permet à chaque État membre de l’UE d’équiper en électrodes jusqu’à 5% de sa flotte de chalutiers.

Les opposants craignent que les changements dans la législation permettent un élargissement de cette pratique qui consiste à envoyer des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons benthiques, c’est-à-dire vivant au fond des mers.

Une méthode qui « condamne » l’océan

 

Plus de 200 chefs cuisiniers, parmi lesquels de nombreuses grandes toques, ont signé un manifeste contre cette pêche électrique en Europe. Ils s’engagent « à n’acheter aucun produit de la mer issu de cette méthode de pêche », a annoncé l’ONG Bloom.

 

Rédigé par le chef Christopher Coutanceau, à la tête d’un restaurant deux étoiles à La Rochelle, le manifeste a été signé par de nombreux chefs français comme Anne-Sophie Pic, Olivier Roellinger, Hélène Darroze, Yannick Alléno, Gérald Passedat, Arnaud Lallement, César Troigros, Jean-Michel Lorain, Raymond Blanc.

« Nous refusons de travailler des produits issus d’une méthode de pêche condamnant notre avenir et celui de l’océan », indiquent les signataires, « scandalisés par la pratique de la pêche électrique en Europe ».

Poissons de « mauvaise qualité »

 

« Les chalutiers électriques produisent des captures d’une qualité déplorable, stressées et souvent marquées d’hématomes consécutifs à l’électrocution. Les poissons sont de si mauvaise qualité qu’on ne peut rien en faire« , soulignent-ils. « De plus, la pêche électrique est non sélective et menace de mettre en péril tout organisme vivant au fond de l’océan ».

« En attendant et dans l’espoir que la pêche électrique soit interdite en Europe, comme ailleurs dans le monde, nous nous engageons formellement à n’acheter aucun produit de la mer issu de cette méthode de pêche ».

 

Sud Ouest