La pénurie de personnel dans l’hôtellerie-restauration va-t-elle accélérer la robotisation des tâches ?

Si le secteur de l’hôtellerie-restauration a toujours eu du mal à recruter sur certains postes, depuis la crise du Covid-19, la question du recrutement n’a jamais été aussi complexe. Manque de candidature, personnel peu ou pas qualifié, conditions de travail et rémunération qui n’attirent plus…Les métiers du secteur n’ont plus la cote, y compris chez les saisonniers. Pour aider les professionnels, des applications proposent de faciliter la mise en relation des employeurs et des candidats, quand d’autres se tournent davantage vers l’automatisation des tâches. 

Cet été, les professionnels de l’hôtellerie-restauration ont tiré la sonnette d’alarme face au manque de personnel dans leurs établissements. Sur la côte, il n’était pas rare de voir sur les devantures « recherche serveurs/e, », « chef cuisinier » ou « réceptionniste ». Rien qu’en Vendée, nos confrères de France Bleu déclaraient qu’il manquait 1 200 cuisiniers et 2 300 serveurs pour la saison. Des postes clés pour des établissements qui, rappelons-le, sortent de deux années de crise. Mais si un recrutement n’a jamais été évident dans le secteur, la crise sanitaire n’a fait qu’aggraver le phénomène. Problème de rémunération, tâches répétitives, horaires décalés…Le secteur n’attire plus, y compris sur des postes où l’on recherche des profils peu qualifiés. Si certains restaurateurs ont dû revoir leur nombre de table ou retarder l’ouverture de leur établissement, d’autres ont choisi d’autres solutions.

Applications mobiles et robots

La première consiste à faire appel à des plateformes et applications spécialisées dans la mise en relation entre les candidats et les employeurs. Sur ce marché, plusieurs solutions ont vu le jour ces dernières années comme Brigad, Extracadabra ou Nowjobs. L’avantage de ce type de plateforme : les conditions salariales sont déjà précisées et les fiches de postes précisément renseignées. Leur point faible est que dès lors que les candidats manquent à l’appel, cela n’aide pas plus le professionnel. Certains, notamment dans l’hôtellerie, ont donc choisi de se tourner vers la technologie pour optimiser la gestion des tâches. Chatbots, bornes de chek-in, compagnon digital, robot…Si l’innovation vient proposer une nouvelle expérience client, pour l’hôtelier ou le restaurateur cela lui permet de se passer de main d’œuvre pour accomplir certaines tâches. En Chine, le premier restaurant entièrement robotisé a été inauguré dans la ville de Guangzhou où 46 robots différents assurent les tâches habituellement confiées au personnel humain. En 2019, une étude révélait que 35% des salariés français craignaient déjà d’être remplacés par des robots. La réalité pourrait bientôt dépasser la fiction, même si l’humain ne peut être totalement remplacé par la machine, notamment dans des métiers où la relation avec le client est primordiale. En France, une pizzeria a également inauguré son premier établissement avec un robot en guise de pizzaïolo et MSC Croisières a décidé de recruter un robot-barman à bord de son nouveau navire en 2021.

Revaloriser les métiers du secteur

En parallèle, les régions et les professionnels se mobilisent afin de revaloriser les métiers du secteur de l’hôtellerie-restauration. Dans le sud de la France, l’association Provence Tourisme a créé les Journées Jeunesse Emploi Tourisme (JET). Ces journées consistent à travailler avec les collèges afin de sensibiliser les élèves lors de la période de recherche de stage en 3ème. « L’objectif est de proposer aux collégiens de découvrir les métiers de l’hôtellerie et de la restauration à travers un dispositif de sensibilisation. Cela permet aux élèves de découvrir plusieurs métiers et de par la suite les inciter à s’orienter vers le secteur pour leur projet professionnel », nous confiait Isabelle Bremond, directrice générale de Provence Tourisme.

Photo d’ouverture : @askkel

Source Tom Travel

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