Le chinois Jin Jiang est en passe de devenir le numéro 2 mondial de l’hôtellerie

Le chinois Jin Jiang est en passe de devenir le numéro 2 mondial de l’hôtellerie

En reprenant Radisson Hotel Group, Jin Jiang se renforcerait notablement dans les segments allant du moyen de gamme au luxe et aux Etats-Unis

Le chinois Jin Jiang est en passe de devenir le numéro 2 mondial de l'hôtellerie

JinJiang International, le premier groupe hôtelier chinois et le numéro cinq mondial, poursuit, sans relâche, sa marche en avant. Après le français Louvre Hotel Group (Première Classe, Campanile, Kyriad, Golden Tulip…) et ses concurrents domestiques Plateno et Vienna, le groupe, contrôlé par la municipalité de Shanghai, tout en ayant des entités cotées, s’apprête à reprendre Radisson Hotel Group auprès de HNA. Cet autre ténor chinois du monde du voyage, surendetté, est contraint depuis quelque temps à des cessions d’actifs.

Jin Jiang, qui ne fait pas de mystère de sa volonté d’ être le leader de l’hôtellerie , est de facto sur le point de se hisser au deuxième rang mondial, derrière le géant américain Marriott International. Sur la base du dernier classement du cabinet d’études et de conseil spécialisé MKG, le groupe compterait quelque 862.000 chambres pour près de 8.000 hôtels, dont les 190.000 chambres sous enseignes de Radisson pour environ 1.200 hôtels.

Complémentarité

La reprise de Radisson Hotel Group doit être finalisée le 7 novembre, a indiqué ce mardi son vice-président exécutif, notamment en charge des ventes et du développement, Eric de Neef, de passage à Paris. Ce dernier a toutefois rappelé que la Commission européenne ne s’est pas encore prononcée sur cette transaction entre Chinois, déjà approuvée par les autorités américaines.

Radisson Hotel Group repose historiquement sur deux piliers : l’Amérique du Nord, avec l’ex-pôle hôtelier du groupe Carlson ; et l’Europe – Moyen-Orient – Afrique, avec l’ancien groupe Rezidor, franchisé exclusif de Carlson. Bruxelles, qui s’est vue notifier le projet de reprise le 28 septembre, a jusqu’au 6 novembre pour rendre son avis. De prime abord, il ne ressort pas de problème de concurrence particulier de cette opération que d’aucuns ont chiffré à 2 milliards de dollars.

Radisson Hotel Group, acquis par HNA en 2016, est en effet plutôt complémentaire de Louvre Hotels Group, base d’expansion de Jin Jiang à l’international depuis sa reprise en 2015. Il opère huit enseignes et se positionne surtout dans les catégories allant du moyen de gamme au luxe avec des marques telles que Park inn, Radisson, Radisson Blu et Radisson Collection. Cette dernière a été lancée récemment pour les 5 étoiles « lifestyle ».

L’entreprise a aussi une petite présence dans l’hôtellerie économique, via une jeune marque allemande détenue à 49 %, Prizeotel. Mais c’est surtout Louvre Hotels, l’acteur de l’hôtellerie économique et moyen de gamme de Jin Jiang. La complémentarité est également notable sur le plan géographique. Radisson Hotel permet en effet au groupe chinois de se renforcer tout particulièrement aux Etats-Unis, où sont situés 640 de ses établissements.

Déploiement

Reste à savoir quelle voie compte suivre son repreneur pour l’intégrer. « Le management n’a aucune information », reconnaît Eric de Neef. Alors que la question d’une fusion avec Louvre Hotel pourrait se poser, le vice-président exécutif de Radisson Hotel Group relève que « Jin Jiang a jusqu’à présent maintenu séparées ses acquisitions ». Cela étant, des synergies sont tangibles dans le déploiement des marques – celui de Campanile en Chine par exemple – et la distribution.

En la matière, Eric de Neef souligne le monumental potentiel que constitue Jin Jiang avec les 120 millions de membres de son programme de fidélité, soit six fois plus que Radisson Hotel Group avec le sien. Par ailleurs, son vice-président exécutif assure que Radisson continue de déployer son plan de développement à l’horizon 2022, soit un programme portant sur 300 unités. En France, où l’opérateur compte 15 hôtels, l’objectif est d’atteindre les 25. Pour ce faire, il porte l’accent sur ses enseignes Radisson Blu et Radisson Collection, cette dernière visant à surfer sur la vague des « boutique-hôtels ».

Christophe Palierse pour Les Echos

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