La gestion sans gaspillage s’installe à l’hôtel

La démarche s'avère, toutefois, complexe. "C'est l'ensemble de nos faits et gestes que nous devons revoir". Un serveur peut-il déposer une commande à des clients et revenir "à vide", c'est-à-dire faire le trajet retour sans valider de nouvelles commandes ou régler une addition ? Peut-on réutiliser au petit déjeuner le pain non consommé la veille ? Et comment planifier au plus juste les commandes des repas sans connaître exactement le nombre de clients? Ces questions et bien d'autres font actuellement l'objet d'intenses braimstormings.

La gestion sans gaspillage s’installe à l’hôtel

Adapter les méthodes du lean management pour le domaine de l’hôtellerie, c’est le pari que s’est lancé Olivia Gautier, gérante d’un hôtel à Lussac-les-Châteaux dans la Vienne. Des méthodes qui ont fait leurs preuves dans le milieu industriel, mais est-ce le cas pour le secteur de l’hôtellerie ?

 

La gestion sans gaspillage s’installe à l’hôtel

Le lean management, qu’est ce que c’est ?

Le lean management est une méthode d’organisation du travail qui se concentre sur la gestion sans gaspillage, une gestion allégée dans une entreprise. Cette méthode de gestion trouve ses sources au Japon avec, notamment, le système de production de Toyota.

Une méthode vraiment efficace

L’école de philosophie du lean est marquée par la recherche de la performance en matière de productivité, de qualité, de délais mais aussi de coûts. Cette méthode est censée être plus facile à atteindre par l’amélioration continue et l’élimination du gaspillage.

On recense 7 formes de gaspillage :

la surproduction,
l’attente,
le transport,
les étapes inutiles,
les stocks,
les mouvements inutiles,
les corrections ou retouches.
Auxquels ils faut ajouter un huitième gaspillage, qui est la non-utilisation des ressources intellectuelles du personnel.

Cette méthode a besoin de la contribution de l’ensemble des acteurs afin d’éliminer les gaspillages qui réduisent l’efficacité et la performance d’une entreprise. Pour cela, le lean se fixe un objectif : éradiquer trois « parasites » de l’organisation du travail :

Muda : tout ce qui est sans valeur.
Muri : l’excès, la surcharge de travail engendrée par des processus non adaptés.
Mura : la variabilité ou l’irrégularité.
Devenir une organisation apprenante fait partie des principes fondamentaux du lean management et ça dans tous les domaines de l’entreprise, productifs ou non.

Le lean management pour les prestataires de service ?

C’est la décision d’Olivia Gautier, qui a décidé d’entreprendre une démarche « lean and green » afin de gagner en réactivité pour son hôtel, dans l’objectif de faire mieux avec moins. En effet, le monde de l’hôtellerie connaît de nombreux changements : la montée en puissance des outils en ligne, une exigence de plus en plus forte de la part des clients, notamment sur la qualité des prestations.

Or, sur le secteur de l’industrie, le discours sur l’amélioration de la performance d’une entreprise n’a pas encore gagné celui de la prestation de service. Une erreur selon la gérante de l’hôtel, puisque le lean management peut permettre de traquer les dysfonctionnements de son hôtel, comme le gaspillage de nourriture, la déperdition d’énergie ou les problèmes d’enregistrement.

Intégrer le lean dans le secteur de l’hôtellerie est un challenge plutôt audacieux, puisque c’est l’ensemble des gestes du quotidien qu’il faut revoir. De nombreuses questions sont donc à mettre en avant : Un serveur peut-il faire un trajet sans valider de nouvelles commandes ou régler une addition ? Peut-on réutiliser le pain non consommé de la veille ? etc.

Pour le moment, l’hôtel d’Olivia Gautier s’est doté d’une plate-forme collaborative permettant de mieux gérer les réservations en ligne et de partager les informations sur les plannings des salariés. Une sorte de premier pas dans le moule du lean management.

Hugo Quinton

Partgagez

Plus d'articles

Ecrivez-nous