Hôtellerie: l’angoisse des propriétaires de fonds de commerce

Hôtellerie: l’angoisse des propriétaires de fonds de commerce

 

Le retour à l’activité d’avant-crise risque de prendre plusieurs années, ce qui affole les professionnels.

Hôtellerie: l’angoisse des propriétaires de fonds de commerce
Avec un taux d’occupation de 30% à 50% et un prix moyen en baisse de 30% à 40%, la reprise est un casse-tête. 94618251/anyaberkut – stock.adobe.com
Les propriétaires des fonds de commerce (voire de murs) d’hôtels sont les plus exposés à la crise. Même à l’arrêt, ils font face à des charges incompressibles (électricité, contrats d’entretien, plomberie, taxes d’enlèvement des ordures…) qu’ils peinent à payer. Ils sont donc bien plus fragilisés que les franchiseurs (tels Marriott, IHG, Accor…), à qui ils confient parfois la gestion de leur hôtel. Ces propriétaires doivent parfois la survie de leur société aux mesures d’aides consenties par les États, tel le plan de soutien massif au tourisme en France. «Nous avons obtenu deux prêts garantis par l’État (PGE), un sur chacun de nos établissements, raconte Alfred Andriamasy, propriétaire de deux hôtels (119 chambres) Ibis Budget et Design Booking. Sans cela, notre trésorerie n’aurait pas tenu.»

Même si la demande repart timidement, le marché est profondément bouleversé. «Depuis juin, nous sommes à 50 % de taux d’occupation, grâce à une clientèle d’ouvriers du bâtiment, explique l’entrepreneur.

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Coronavirus: les hôteliers propriétaires souffrent beaucoup plus que les franchiseurs

Même s’ils profitent des aides de l’État, ils font face à des coûts d’exploitation incompressibles.

La situation est difficile pour le groupe familial Sogepar qui a dû fermer ses 26 hôtels (Campanile, Kyriad, Première Classe, B&B…), qu’il possède (murs et fonds) pour l’essentiel. 

Malgré le soutien du gouvernement, l’hôtellerie française vacille. Sous perfusion d’aides, l’industrie a eu massivement recours au chômage partiel et aux prêts garantis par l’État (PGE). Pour soutenir le tourisme, le gouvernement a décidé de prolonger certain dispositifs jusqu’à fin 2020 (chômage partiel), ou de les adapter (PGE, remises d’impôts locaux). Néanmoins, ces mesures vont finir par s’arrêter, et il faudra bien un jour rembourser l’argent emprunté…

Dans ce contexte inédit, les propriétaires de fonds de commerce (et murs) souffrent beaucoup plus que les franchiseurs et les sociétés d’exploitation (comme Accor), qui en général ont moins de charges et moins de dettes. «J’ai emprunté 22 millions d’euros sous forme de prêts garantis par l’État, raconte Jean-Bernard Falco, président de Paris Inn (25 hôtels en propriété murs et fonds et 5 en location, sous les enseignes Holiday Inn, Best Western et Maison Albar). Cette année, le chiffre d’affaires va chuter d’au moins 40 %. Comme presque

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