Cuisinier : un métier difficile ?

Cuisinier : un métier difficile ?

Un métier de fous, je vous le dis ! horaire, salaire, brûlure, coupure. Et vous savez le pire ? Vous adorez ça ! 🙂

 

Cuisinier : un métier difficile ?

Imaginez !

Vous rentrez chez vous. Il est minuit. Vous êtes debout au travail depuis 9 heures ce matin.

Après avoir cherché une ou deux idées au travers de bouquin de chef, vous vous apprêtez à entamer votre semaine des 35 h. Oui, les 35 h de sommeil. Et là, vous vous couchez avec le sentiment que demain sera de la même trempe qu’aujourd’hui. Une journée longue, physique et intense.

Et vous savez le pire ?

Vous adorez ça ! 🙂

 

Un métier de fous, je vous le dis !

Pour vous dresser le tableau, il est vrai que, dans la restauration, la liste des inconvénients est longue.

  • Bonne soirée… à demain… bonjour… bonsoir… à ce soir. L’avantage, c’est que l’on peut tous les utiliser. Les journées tournent entre 12 h et 13 h en moyenne. Avec la fameuse coupure l’après-midi qui fait bien souvent office de sieste. Et c’est reparti. Petit café, petit quatre-heures. Et on y va pour la deuxième journée (celle du soir bien sûr).
  • Le week-end, la période de Noël, la Saint Valentin, l’été. Chercher le point commun pour une personne de la restauration.
  • Nous ne calculons pas le taux horaire moyen d’un cuisinier qui débute dans le métier. Il pourrait parfois se comparer à certains travailleurs des pays de l’Est. Oui, oui Monsieur. Un SMIC pour 70 h/semaine  !
  • Les cuisines nous offrent des températures dignes des plus belles régions de Sibérie. Caniculaire en été, la preuve avec la recherche de l’endroit le plus frais pour éplucher 2 carottes. Glacé en hiver, avec l’envie permanente de vouloir rester collé aux fourneaux.
  • Les brûlures et les coupures sont bien entendue fréquentes. On a coutume de dire que nos mains sont un livre ouvert sur notre métier. La petite piqûre du bout des doigts qui ne veut pas s’arrêter de saigner ou encore la célèbre brûlure verticale de l’avant-bras dû aux portes du four.

Cuisinier : un métier difficile ?

  • L’ambiance dans la brigade peut parfois être très pesante. Qui n’a jamais connu un collègue qui nous partage sa bipolarité en gueulant toute la journée.

Autant vous dire que les cuisiniers sont des personnes authentiques et pleines de courage. Mais attention. Ils sont loin d’être les seuls. Discutez en avec des amis. Pompier, infirmière, militaire, chauffeurs de taxi, usine en 5/8… la liste est également longue.

Cuisinier : un métier difficile ?

Mais alors, pourquoi ?

Chaque cuisinier le sait.

Surtout première chose. Fini de se plaindre.

On arrive au merveilleux, au magique.

Vous connaissez cette étincelle qui nous anime tous ?

Cette flamme dans les yeux qui nous permet d’être au-dessus de toutes ces contraintes.

Vous l’avez ?

C’est bien entendu cette passion dévorante et enivrante que procure la cuisine. La liste est longue également pour parler des choses positives de ce beau métier.

  • La force de la créativité ! Celle-là est des plus puissantes. Une simple idée dans le coin de votre tête, peut vous amener à vous pousser, beaucoup plus loin que vous ne le penser. Le tout avec une excitation permanente. C’est la locomotive qui va vous entraîner avec elle, et croyez-moi, vous voulez être dans le wagon!
  • On l’a dit, vous allez passer beaucoup de temps avec vos collègues. C’est là que l’esprit d’équipe d’une brigade peut faire des choses extraordinaires. Un lien fort se crée, qui engendre une entraide, une complicité. Ce qui peut conduire à des amitiés sincère et fabuleuse.
  • On oublie la routine et la monotonie. Chaque jour est différent. A chaque service, il y a de l’adrénaline et des défis. Le menu se modifie selon l’arrivage, la mise en bouche est revue ou encore le client est allergique à un produit. Et c’est là, qu’on se sent évolué.

 

Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie “Confucius”

 

  • Truffe noire, bar de ligne, coffre d’agneau de lait… C’est notre quotidien. Et comme nous sommes contraints,( encore un gros problème du métier) nous goûtons, encore et encore. Oui, la vie est terriblement dure.
  • Les clients nous apportent beaucoup. Le simple sourire du curieux venu jeter un œil en cuisine ou bien la satisfaction du connaisseur qui nous remercie. Ils nous donnent l’envie de toujours faire mieux.
  • Il faut que ça reste secret… mais la transformation petit à petit en super-héros est réelle! Les réflexes se développent, telle Spider-man ( le fameux rattrapé au vol ;-). Tout comme Daenerys Targaryen, on devient complètement insensible à la chaleur. Bientôt nous ressemblerons à Wolverine, armés de nos couteaux.

Je crois qu’il est temps de revenir un peu sur terre. 🙂  Je sais pertinemment que le métier n’est pas facile tous les jours. Si parfois, la flamme s’essouffle penser à tous ça.

Inspirer vous d’autres histoires. D’autres cuisiniers. Pour exemples, jeter un œil à la série du moment sur Netflix, “Chef’s table” ( je n’ai aucune part dans la chaîne ;-). Je peux vous garantir que l’étincelle dans vos yeux ne va pas tarder à se raviver.

 

Ne lâchons rien et soyons les futurs acteurs de notre belle gastronomie française !

Et vous, quelles sont vos sources d’inspiration? D’où vient l’étincelle qui brille dans vos yeux? 

Ecrit par


Cuisinier : un métier difficile ?Romain Bonnier
Chef passionné. Je m’appelle Romain Bonnier. Je suis cuisinier de métier (comme vous ? 🙂 ), et j’ai 29 ans. Mes parents n’avaient pas de restaurant. Ils n’étaient pas cuisiniers non plus. J’ai donc débuté seul, avec ma passion et une furieuse envie de rejoindre la grande famille des restaurateurs. De mes débuts chez Bocuse, jusqu’à ma dernière expérience parisienne dans le grand restaurant du chef Christian Le Squer, j’ai découvert un monde incroyable.

Partgagez

Plus d'articles

Ecrivez-nous