Xavier Bertrand: «Les bars et les restaurants sont l’identité de la France: il faut les sauver»

Xavier Bertrand: «Les bars et les restaurants sont l’identité de la France: il faut les sauver»

 

Le président de la région Hauts-de-France souhaite que les restaurateurs soient informés au plus vite des modalités de leur réouverture. Il y va de la survie d’un secteur qui représente plus d’un million d’emplois, et incarne une part du visage de la France.

Xavier Bertrand: «Les bars et les restaurants sont l’identité de la France: il faut les sauver»
Yves Montand dans Garçon!, film de Claude Sautet sorti en 1983.
Yves Montand dans Garçon!, film de Claude Sautet sorti en 1983. Martine Peccoux/©Peccoux/Bridgeman images

Xavier Bertrand est Président de la région Hauts-de-France.


Dans le paysage français, certains lieux occupent une place centrale. La grande brasserie, le café en terrasse des boulevards, l’étoilé, la pension de famille, le palace, l’estaminet et toutes les autres tables de France appartiennent à notre art de vivre ; ce sont des lieux de vie et d’échanges. Ils fondent non seulement une expression de notre convivialité, ils nous définissent. Ils façonnent l’identité de la France.

Bien des images peuplent notre mémoire collective, du Yves Montand de Garçon! au de Funès du Grand Restaurant sans oublier Raimu et le bar de la Marine, et les places de nos villages ne seraient pas les nôtres sans ces restaurants et ces cafés qui sont aussi parmi les plus gros employeurs du pays.

Il n’y aura ainsi de réel déconfinement que lorsque nous pourrons tous, Français de condition modeste ou plus fortunés, retrouver sans crainte le chemin du zinc et des nappes blanches.

Plus d’un million d’emplois est en jeu, et des dizaines de milliers d’entreprises.

Bien sur, le défi sanitaire est immense. Il ne s’agit pas de l’ignorer ou de ne pas l’évaluer à sa juste mesure. C’est aussi la mission du Président d’Accor, Sébastien Bazin, qui a été nommé par le gouvernement «coordinateur sanitaire» en vue d’établir avec les professionnels un protocole sanitaire définissant les standards pour l’hébergement et la restauration.

Mais, comme l’a souligné Didier Chenet, «le secteur est à l’arrêt et tous les professionnels attendent de connaître la date à laquelle ils vont enfin pouvoir reprendre leur activité». Comme dans d’autres domaines, il faut donner au plus vite à la profession une visibilité, à la fois sur les mesures mais aussi sur la date possible de reprise: plus d’un million d’emplois est en jeu, CDI et saisonniers, petits boulots et CDD, professionnels et étudiants, et des dizaines de milliers d’entreprises.

Comment assurer à ces établissements la sécurité juridique en même temps que la possibilité de trouver un équilibre économique au fur et à mesure des étapes du déconfinement? Comment protéger les clients à l’intérieur des établissements, et à l’extérieur, sur les terrasses? L’enjeu est d’autant plus grand que nos terrasses ne retrouveront leur clientèle que progressivement, lorsque la confiance et la sécurité seront pleinement assurées. Pour ces lieux aussi, il faudra d’abord accompagner un déconfinement progressif, ici pour des raisons à la fois sanitaires et de survie financière.

Si beaucoup de ces établissements ne rouvraient pas, c’est le visage de la France qui aura changé.

La question cruciale est donc de donner les moyens à ces artisans, commerçants, TPE et PME de tenir et de ne pas baisser le rideau par incertitude ou manque de clarté.

Si beaucoup de ces établissements ne rouvraient pas après la crise, c’est le visage de la France qui aura changé.

Refusant cette fatalité, des propositions ont été faites par des représentants de la profession (UMIH et SYNHORCART en tête), d’un fonds d’investissement auquel la Région Hauts-France est d’ores et déjà prête à participer, à des réductions de charges sociales. Il faut les entendre et faire de la défense de ces métiers et des ces entreprises une de nos priorités. Ce n’est pas une option, mais une obligation. C’est aussi une urgence: il faut sauver ce maillon essentiel de notre activité économique qui est, avec nos musées, nos cathédrales et nos festivals, le pilier de notre tourisme, un des emblèmes de notre culture et une bonne part de l’art de vivre à la française.

 

Source Xavier Bertrand Le Figaro 

 

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