Gilets jaunes : quel impact pour le commerce et la restauration ?

Gilets jaunes : quel impact pour le commerce et la restauration ?

 

Le gouvernement a annoncé lundi vouloir restaurer la liberté de commerce et de circuler, ainsi que des mesures d’aide aux entreprises affectées par le mouvement des « gilets jaunes », tout en dénonçant un « impact sévère » sur l’activité.

Gilets jaunes : quel impact pour le commerce et la restauration ?

Jean-Charles Blanchetot a vu ses vitrines sauvegardées grâce au travail de ses vigiles.

Le mouvement des gilets jaunes se poursuit, et la tension commence à monter. Si tous sont encore bienveillants à l’égard des manifestants, certains commerçants et restaurateurs regrettent d’être les dommages collatéraux de leur colère.

Ce mardi matin, on dénombrait encore une quinzaine de barrages de gilets jaunes, du nord au sud du département. Quatre jours après les premiers rassemblements, certains ronds-points restaient encore tout de jaune vêtu.

À Castres, au rond-point d’Auchan, des palettes en bois et des pneus barraient toujours la voie ce mardi matin pour ralentir la circulation. Des camions s’arrêtent même pour prendre un café, l’atmosphère est détendue. En revanche, de l’autre côté de la ville, dans la zone commerciale route de Mazamet, l’ambiance est tout autre. Sur l’un des ronds-points bloqués, le ton est monté d’un cran dans la matinée entre gilets jaunes et commerçants. Ces derniers reprochent aux manifestants de bloquer l’accès à la zone commerciale, au lieu de seulement ralentir les véhicules.

Ces échauffourées, s’ils restent marginaux, témoignent du ras-le-bol de certains commerçants qui commencent à ressentir les effets de ce mouvement. Pour Guy Bousquet, qui dirige les magasins Jardinerie Tarnaise à Albi et à Castres, ce week-end a été catastrophique. S’il comprend le mouvement et ses revendications, il déplore l’impact sur son activité. A Albi, le magasin avait été fermé par anticipation samedi. Dimanche, c’est par la force des choses que les portes sont restées closes. « Pour nous, c’est 100 000 € de pertes sur le week-end. Il va falloir pédaler pour rattraper ça, regrette le commerçant. Parmi les collègues des zones commerciales qui ont décidé d’ouvrir leur magasin, le chiffre d’affaires est dérisoire ».

La restauration touchée

Dans l’hôtellerie-restauration aussi, ces quelques jours de blocages ont laissé des traces. Pour Thierry Lafond, président des hôteliers à l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), si « on a eu quelques annulations en raison des routes bloquées, l’impact n’est pas très important car nous ne sommes pas en période touristique. Au mois de juin, les choses auraient été très différentes pour nous », résume l’hôtelier.

Par contre chez les restaurateurs, le discours est tout autre. « On a clairement été impacté. Pour moi, c’est 50 % de chiffre d’affaires en moins sur le week-end par rapport à l’année dernière. Les gens ont annulé ou ne se sont pas déplacés. Chez les collègues c’est pareil », témoigne Nicolas Galibert, patron du restaurant L’Echauguette de Giroussens et membre du conseil d’administration de l’Umih.

Les camions ne sont pas sortis

Côté approvisionnement, les choses se sont également compliquées ces derniers jours. « C’est simple, pour moi, mes fournisseurs ont préféré ne pas sortir les camions samedi. Je me suis retrouvé sans poissons et sans légumes frais », poursuit le restaurateur.

Chez les gilets jaunes, on comprend et on entend ces plaintes. « Si on se bat, c’est aussi pour eux. D’ailleurs, on a aussi des petits commerçants qui sont avec nous, comme ils peuvent, quelques heures par jour », témoigne Jenny, l’une des porte-parole du mouvement dans le département. Bien installés sur le rond-point de L’Hermet, la jeune femme et ses compagnons de lutte n’ont pas l’intention de lever le camp et sont d’ailleurs bien décidés à poursuivre leur combat.

 

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