Des hôtels proposent de babysitter votre compte Instagram

Des hôtels proposent de babysitter votre compte Instagram

Pour vous permettre de déconnecter, les hôtels Ibis de Zurich et de Genève en Suisse proposent de s’occuper de votre compte Insta pendant le weekend. Un coup marketing qui en dit long sur l’importance des réseaux dans nos vies.

Des hôtels proposent de babysitter votre compte Instagram
“On sait que les jeunes, en particulier, deviennent de plus en plus dépendants à leur smartphone. Ils veulent montrer à leur communauté tous les grands événements de leur vie, mais en même temps, cela peut causer du stress”, assure le groupe AccorHotels en Suisse. @Shutterstock

Incroyable mais vrai. Comme un babysitter qui garderait vos enfants, un social media sitter s’occupe d’un autre genre de bébé… votre compte Instagram. Les 17 hôtels Ibis du groupe AccorHotels à Zurich et à Genève en Suisse proposent d’alléger la charge de vos réseaux avec “Relax we post”, depuis le 22 novembre jusqu’au 2 décembre, uniquement les weekends. Le tout gratuitement, le service est compris dans votre réservation. Et l’hôtel a mis le paquet en recrutant des influenceurs reconnus en Suisse pour s’occuper de votre social baby. Ils publient jusqu’à trois posts et trois stories par jour : des photos et des vidéos envoyées par les clients, ou prises, à la demande, par le social media sitter.

“Le client peut communiquer avec le social media sitter et lui faire part de ses souhaits et de ses intérêts”, explique Pascal Aeberhard, Brand Director d’AccorHotels en Suisse. Mais gare à l’imposture : chaque post est accompagné du #postedbysocialmediasitter, “par souci de transparence envers les followers”, poursuit l’hôtel, qui conseille également de changer le mot de passe du compte à la fin du séjour.

Un service qui en dit long sur l’utilisation des réseaux sociaux. “On sait que les jeunes, en particulier, deviennent de plus en plus dépendants à leur smartphone. Ils veulent montrer à leur communauté tous les grands événements de leur vie, mais en même temps, cela peut causer du stress”, assure Pascal Aeberhard.

 

“Cette pratique interroge sur la dérive des réseaux sociaux qui nous empêche de profiter de ce qui est devant nous”, explique Guillaume Doki-Thonon, cofondateur de Reech, une agence de mise en relation entre influenceurs et marques. D’où la montée de la détox numérique : “L’intérêt des gens pour ce service est très élevé. Le sujet est dans ‘l’air du temps’ et de plus en plus médiatisé”, ajoute Pascal Aeberhard. Certains en viennent à prendre des mesures radicales : “Comme les grands chefs qui interdisent à leurs clients de photographier les plats parce que ça prend trop de temps et que la nourriture finit par devenir froide”, poursuit le cofondateur de Reech.

Coup marketing ou réelle demande ? “Les gens vraiment accrochés à leur Instagram ne seront pas prêts de laisser la main sur leur compte à des inconnus. Et à l’inverse, si ce sont des personnes qui n’accordent que peu d’importance à leur compte, ce genre de service va les amuser, mais pas devenir indispensable. C’est un très beau coup marketing”, analyse Guillaume Doki-Thonon.

Une OP marketing palpable par son court lapse de temps : un mois seulement. L’hôtel ne précise pas si le service va être reconduit, “nous sommes dans la phase de test” et refuse de communiquer sur le nombre de clients qui ont bénéficié d’un social media sitter durant leur séjour. “On est encore loin d’un métier à part entière qui pourrait vraiment émerger”, assure Guillaume Doki-Thonon. Sur Instagram, seule une poignée de photos sont marquées par le #postedbysocialmediasitter.

PAR CAMILLE WONG Les Echos

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