DEBAT: Pour ou contre le pourboire obligatoire ?

Inquiet de la baisse des pourboires dans les cafés et restaurants, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) réfléchit à les rendre obligatoires comme cela se pratique dans certains pays. Son vice-président a indiqué au Parisien qu'il allait faire une proposition aux députés en ce sens. Légitime ? À vous de juger.

DEBAT: Pour ou contre le pourboire obligatoire ?

Inquiet de la baisse des pourboires dans les cafés et restaurants, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) réfléchit à les rendre obligatoires comme cela se pratique dans certains pays. Son vice-président a indiqué au Parisien qu’il allait faire une proposition aux députés en ce sens. Légitime ? À vous de juger.

DEBAT: Pour ou contre le pourboire obligatoire ?

 

Même en période estivale, les Français donnent de moins en moins de pourboires. Face à ce constat, l’idée de les rendre obligatoires fait son chemin dans le monde de la restauration.

Qu’en pensez-vous ? Une telle décision vous semblerait-elle justifiée ?

Si la plupart d’entre nous estime laisser assez souvent, et souvent assez, de pourboires aux terrasses des cafés et restaurants, l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (principal syndicat patronal du secteur) s’inquiète de voir le montant de ces “extras” baisser au fil des ans. Et ce même durant les vacances d’été, un moment pourtant marqué par une tendance au laisser-aller, y compris dans la manière de gérer son budget…

Pour pallier ce problème, et rassurer l’ensemble des acteurs du tourisme et de la restauration, l’Umih envisagerait de demander à rendre le pourboire obligatoire.

Une solution à contre-courant

Un tel changement représenterait une petite révolution en France, où on a tendance à considérer qu’un salaire se doit d’être évalué objectivement et non être soumis au bon vouloir d’un client. Pour certains, le principe même du pourboire représente en soi l’affirmation insupportable d’une supériorité et n’est pas loin d’être de la charité, voire carrément un manque de respect.

En fait, depuis une loi adoptée en 1987, un pourboire de 15 % est automatiquement calculé et ajouté à l’addition. La fameuse expression “service compris” est donc tout sauf symbolique !

Une habitude qui diffère selon les pays

Inexistante, nécessaire ou fortement conseillée, la pratique du pourboire n’est pas la même en fonction de l’endroit du globe où l’on se trouve. Et les attentes, comme les réactions, peuvent s’avérer extrêmement différentes…

Ainsi, en Allemagne, Espagne, Italie, Grèce ou Turquie, les restaurateurs s’attendront à vous voir ajouter 10 % de la note au moment de payer. Mais ils savent bien que certains touristes ne jouent pas toujours le jeu.

En revanche, en Angleterre, en Autriche ou sur l’ensemble du continent nord-américain, un pourboire de 10 à 15 % est absolument obligatoire. La mention “service non compris” figure d’ailleurs généralement sur l’addition.

Enfin, les Danois, les Islandais ou encore les Australiens ne connaissent pas cet usage. Gageons tout de même que si vous affichez la volonté farouche de leur laisser coûte que coûte un petit billet en plus, ils auront la courtoisie de l’accepter…

 

DEBAT: Pour ou contre le pourboire obligatoire ?

Et vous ? Avez-vous l’habitude de rajouter un pourboire lorsque vous le jugez mérité ? Ou la notion affichée de “service compris” vous semble suffisante ?

 

1. Les serveurs s’appauvrissent d’année en année

Dans les colonnes du Parisien, le gérant d’une brasserie parisienne s’inquiète : “Les clients donnent un peu de pourboire mais pas beaucoup”. Ce complément ne représenterait aujourd’hui plus que 2 à 3% de l’addition contre 15 à 20% il y a une quinzaine d’années. Résultat : les serveurs gagnent moins bien leur vie qu’avant. Ouest France rapporte qu’en ville, les serveurs assistent de façon impuissante à une régression des pourboires qui ne touchent pas seulement les Français : “Avec le paiement par carte bancaire et l’apparition du sans contact, on n’aura bientôt plus de pourboire du tout. Aujourd’hui, seuls 30% des clients payent encore en espèces” s’alarme le responsable d’une brasserie de La Roche-sur-Yon.

2. À l’étranger, le pourboire est souvent obligatoire

Dans un tableau complet, le site du Guide du Routard détaille les pratiques pays par pays. On y apprend par exemple que le pourboire est obligatoire en Angleterre (10 à 15% de la note) ou en Autriche (10%). Il est “vivement conseillé” en Hongrie (10%) et en République tchèque (10 à 15%). De même qu’aux Etats-Unis où la paye des serveurs dépend très largement des “tips”. Là bas, il faut souvent laisser 15 à 25% de la note en plus.

1. C’est au client de décider

Selon une étude réalisée en 2013 par Trip Advisor, la gentillesse du personnel, lorsqu’il s’agit de laisser un pourboire au serveur, serait déterminante pour 74% des Français interrogés. Un critère subjectif qui démontre un attachement au pourboire volontaire. Une autre étude révélait en 2010 que 91% des Français étaient contre l’instauration du pourboire obligatoire en France.

2. Les Français les moins aisés seraient pénalisés

Le magazine Le Quotidien du Tourisme rappelle que le budget reste une préoccupation majeure des Français qui partent en vacances, et cite une récente étude menée par la société de change Travelex. En vacances, la majorité des dépenses imprévues des Français est attribuée à l’alimentation et dans le détail, 47% de celles-ci sont liées à la restauration et aux pourboires. Interrogée par Le Figaro, Pascale Hébel, spécialiste de la consommation au Crédoc, estiment que les Français donnent moins de pourboires “à cause de la crise”, qui est “plus forte en France qu’en Allemagne ou dans les pays nordiques”.

Avoir une opinion c’est bien, des arguments c’est mieux.

 

Capital

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