Les salariés du Trump Hotel en ont assez d’être les plus mal payés de Las Vegas

Selon le syndicat, les employés du Trump Hotel sont parmi les plus mal traités de Las Vegas : 3 dollars de moins de l’heure que les salariés des autres hôtels.

Les salariés du Trump Hotel en ont assez d’être les plus mal payés de Las Vegas

 

Les employés du Trump Hotel ont manifesté, mardi 23 février, pour réclamer de meilleures conditions salariales.

Les salariés du Trump Hotel en ont assez d’être les plus mal payés de Las Vegas
Il n’y a pas qu’à l’hôtel Treasure Island de Las Vegas, propriété d’un de ses amis, que Donald Trump était attendu mardi 23 février soir, pour la soirée de résultats des caucus républicains du Nevada. Devant son établissement, une tour de 64 étages dominant le « Strip », le boulevard des casinos, une centaine d’employés réclamaient bruyamment un rendez-vous avec le « patron ».

La manifestation était organisée par le Culinary Union, le syndicat qui représente 57 000 salariés des hôtels de Las Vegas. Présente dans 98 % des établissements de la capitale des casinos, la centrale ne l’est pas au Trump Hotel Las Vegas. Aucune organisation n’a réussi à s’y implanter depuis l’ouverture en 2008.
En décembre 2015, les 562 employés ont voté à 53 % de majorité, la création d’une cellule syndicale. Mais la direction a contesté le résultat en justice. Le 18 février, un arbitre du National Labor Relations Board, le bureau national du travail, a donné tort au magnat de l’immobilier. Depuis le Culinary Union attend que la direction entame les négociations sur les conditions de travail.

« Etre traités comme des humains »
Selon le syndicat, les employés du Trump Hotel sont parmi les plus mal traités de Las Vegas : 3 dollars de moins de l’heure que les salariés des autres hôtels. Pas de retraite ni d’assurance santé. Dans la manifestation, la plupart des employées, parlent à peine l’angais. Elles sont originaires du Mexique ou d’Amérique centrale.
Eleutheria Blanco, 56 ans, fait mine de rien savoir des positions anti-immigrants de Donald Trump, qui, à chaque discours, élève de quelques mètres le « mur » qu’il entend construire à la frontière. « Nous voulons du respect », se borne à expliquer la femme de chambre. « Etre traités comme des humains. » Avoir une couverture médicale. Des jours de congés payés.
A 36 ans, Maria Jaramillo, quatre enfants, paie elle-même son assurance-santé (170 dollars) et son logement (450 dollars). Son salaire est de 900 dollars par mois. « Si Donald Trump veut refaire la grandeur de l’Amérique, il devrait commencer ici même, à Las Vegas », déclare Geoconda Arguello Kline, la secrétaire du Culinary Union, en référence au slogan du milliardaire « Make America great again ».

Salut à la ronde, sourire aux lèvres
La façade de l’établissment est entièrement dorée, barrée d’une rangée de palmiers. Au sommet des 64 étages, les lettres « Trump » en capitale sont visibles à des kilomètres. L’établissement est un havre de luxe dans l’agitation trashy de Las Vegas : ni machine à sous, ni coins fumeurs.
Vers 18 heures, une limousine noire s’est garée devant l’entrée. Donald Trump est sorti de l’hôtel, en partance pour une nouvelle soirée triomphale. Allait-il s’arrêter pour saluer ses salariés ? S’engouffrer dans le véhicule pour les éviter ? Pas le moins du monde. Le roi de l’hotellerie a salué à la ronde avec un grand sourire satisfait. Comme si ces employés qui l’interpellaient étaient de ces fans qui l’adulent tous les jours dans ses rassemblements de campagne électotrale.

Le Monde

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